• Défi Nocturne •

Sandra Von Keller

Tentative vaine pour échapper à la thanatophobie...

J'éteins la lumière pour écrire ces quelques mots, frôle les touches de mon clavier du bout de mes doigts et je ferme les yeux tout en prenant une profonde inspiration...


Ce n'est vraiment pas facile d'écrire ce qui nous bouffe le cœur. De cracher de toute nos tripes sans avoir envie de vomir de douleur à chaque virgule et à chaque point.


Malgré mes plaies je garde le silence. Silencieuse je suis.


Rien ne sert d'hurler il faut écrire à point.


Je ferme encore une fois les yeux, ils prennent goût au sommeil. Mais je ne dormirai pas. Mon ciel est blanc et mes doigts tremblent. J'aperçois la lune, elle aussi est gercée de blessures, à force de l'avoir fusillée du regard. J'ai décapité sa lumière de mes paupières qui refusaient de rester closes. 


Que puis-je faire quand ma respiration vient à me manquer ? Que puis-je faire quand j'agonise de souffrance ?

Quand mes nerfs se noient à la surface ?


La nuit je médite toujours profondément, je me bats, je tente de résister à ces maux, à ces mots... Mes émotions se déchaînent. Je comprends, je la sens, le long de mes yeux, l'insomnie qui grimpe, l'insomnie qui ronge, je la sens.


L'insomnie puissante qui vient épuiser mes yeux avec mes mots. La nuit je sens également mes pupilles noires jonché de vengeance. Un jour j'écrirais ce que la nuit dit derrière votre dos quand vous dormez. Aux environs du sommeil, il y'a des forces qui ruminent, j'ai la puissance de l'insomniaque, j'ai les os lumineux presque translucide de la lumière que je capture pendant que vous plongez dans le noir. Oui. Je dissèque tout.


Dormir m'écœure. Le silence me fait trembler.

Mes poignets sont crispés. La nuit s'est éloignée. 

J'ai défié le temps.

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