*zombies
agathe-mirage--2
* zombies
un homme sorti de lui même il y a bien des jours, des mois voir des années
se traîne avec un effort involontaire et convulsif
je le croise en allant au métro, il n'a plus de regard, plus rien qui l'habite,
indéfiniment errant avec son corps contestant la vie
un autre sur le quai, quelques minutes plus tard,
claquemuré dans son esprit, se raréfiant dans une teinte morbide,
la gueule dilatée comme un homme noyé
il chancelle de millimètres en millimètres sur sa gauche puis sur sa droite et semble sur le point de fondre ou de se figer à jamais
comment en une seule petite demi heure, mon regard fonce sur eux, sur cette désespération ?
Qu'attendais-je de mon trajet? Plus de beauté et de joie? Que je me retrouve à lire la mort sur ces êtres en attente, dépassés, déjà loin...
le choc ne m'apprête-il donc pas à me conduire mieux, à me raisonner ?
c'est le dernier qui m'a fendu en deux, porte de la villette, sur ce bord de rond point géant,
sous le pont massif noirci, c'est sur cet espace occupé par une armée d'automobiles
que je l'ai vu, qu'il m'a gravé la rétine. Au bord... l'air de rien, au bord de tout, du néant,
filtre bouché, la peau maquillée un peu, habile mais pas suffisamment... le vertige.
Un tableau hyper réaliste quand on y regarde de plus près,il me semble que pendant les trentes glorieuses les gens avaient l'air plus vivants qu'aujourdh'ui, c'est sûrement pas parti pour s'arranger...Maintenant, il y a la masse majoritaire résignée dans son apathie et heureusement il en reste quelques-uns qui savent que la vie étant leur bien le plus précieux ont décidé d'en tirer le meilleurs, quoiqu'il arrive.
· Il y a presque 13 ans ·Le texte est très bien écrit, bravo.
jb0
entièrement d'accord avec toi.
· Il y a presque 13 ans ·parfois, je ne peux pas m'empêcher d'être attentive à ces personnes qui deviennent d'un coup des acteurs de tes journées... avec lesquels on essaye de garder une certaine distance tout en plongeant complètement dans leur yeux.
agathe-mirage--2