Studio radio

-         Pour notre rentrée littéraire, nous recevons ce soir, le grand écrivain, mais controversé Hervé Lénervé pour son dernier opus « L'homme qui voulait être un œuf ». pourquoi ce titre, Lénervé ?

-         Il m'a été imposé par mon éditeur, le titre original était « La femme qui voulait être une bite » jugé diffamant pour les hommes.

-         De quoi traite votre roman.

-         Aucune idée, je ne l'ai pas lu.

-         Mais vous l'avez écrit cependant.

-         Si vous croyez que je comprends ce que j'écris, je serais bien le seul.

-         Effectivement, l'intrigue est débile, la progression narrative dépressive et la fin décevante.

-         Vous voyez, cela ne me donne pas envie de le lire.

-         On dit que vous êtes l'écrivain de la décadence, abondez-vous en ce sens.

-         Non ! j'ai résilié mon abondement.

-         Excusez-moi, cela ne vient pas de moi, mais on prétend, que vous seriez saoul du matin au soir, une véritable épave à la dérive dans la tempête d'une mer déchaînée.

-         Vous devriez faire de la photo vous avez le don des clichés. Depuis que ma femme m'a quitté, je ne suis plus bon à rien !

-         Prenez en une autre.

-         Si vous croyez que j'ai la tête à ça.

-         Non et le corps non plus, pourtant vous en aviez trouvé une.

-         Oh, c'est une trop longue histoire et maintenant mes idées sont  bien trop confuses. Un exemple, j'ai pris ma voiture pour venir au studio et à un passage piéton, j'ai eu peur d'avoir écrasé un gamin.

-         Cela arrive !

-         Ah bon, c'est autorisé ?

-         Non, je voulais dire, on peut le croire seulement.

-         En attendant, j'ai fait demi-tour pour être sûr. Ouf, c'était une vieille !

-         On peut dire que c'est votre jour de chance ! Ecoutez, Lénervé, merci d'être passé et entre nous, dans votre état, vous allez reprendre votre voiture pour rentrer ?

-         Non ! je vais en voler une.

-         C'est plus prudent, en effet. Alors bon retour, de toute façon à cette heure-là, normalement tous les enfants sont couchés.