Supplique d’une pécheresse

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Ce n’est pas de l’amour, c’est autre chose. C’est le meilleur du pire ...

Oh Seigneur ! Vous n'y êtes pour rien je le sais ! Je suis la fautive !

N'était-ce pas moi qui réclamait amour et passion dévorante ?

Ne suis-je pas celle qui se lamentait sur sa solitude et l'insignifiance de ses prétendants ?

Combien de prières ai-je faite, en vous suppliant de bien vouloir m'envoyer tout ce qui me faisait défaut ?

Et à l'heure où je n'ai pris garde à mon souhait, j'ai été surprise par ce torrent dévastateur !


Oui, je suis dévastée ! 

Du plus profond de mon être, dans la plus petite cellule qui me compose !

Je m'évapore puis me liquéfie, sans cesse ! Je ne suis que matière malléable à ses désirs !

Ses yeux me dirigent, ses soupires autorisent mon souffle.


Oh Mon Dieu ! Que me suis-je infligée ?

Cette merveilleuse torture, détruisant mon intérieur ! Embrase ma chaire et ranime une soif inextinguible !


Ô, que me fait-il souffrir pour un baisé, pour un sourire ?

Je me croyais en charge quand je ne faisais que sa volonté. 

Quelle faiblesse est-ce dont ?

Est-ce là de l'amour ? Sainte vie Céleste ! Que dois-je faire de tout cela ?

Suis-je supposé fuir ? Est-il un bourreau ? Une punition ? Ou ne serait-il pas ma récompense ? 


Il me sait et me fait. Il me brûle et me crée. 

Comment un être peut-il posséder tant de pouvoir sur un autre ?


… Suis-je ? Peut-être bien, mais pas sans lui…


Je le désire, j'aspire à lui. Plus rien ne compte, plus rien n'existe. 

Caresser sa main, frôler son bras. 

Tout pour qu'il n'oubli pas, que JE n'oublis pas, que je suis là. 

Je m'abime et je m'en fiche ! La triste monotonie d'une belle vie accomplie sans lui, je n'en veux pas !

Plutôt disparaître… Plutôt ne plus être.


Ô Doux créateur, si je dois ne plus être, accueillez mon âme vidée. 

Reprenez mon corps usé.

Pardonnez moi Seigneur, mais je vais encore pécher…

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