Supplique pour l'enfant de l'avenir

Christian

Martine vient de pousser la porte de la chambre de Lætitia.

— Martine, comme je suis heureuse de vous voir, c'est ma mère qui vous a prévenue ?

— Oui, Lætitia, c'est une nouvelle tellement bouleversante.

— Vous pouvez le dire, je n'y aurai jamais pensé si l'interne de service n'avait pas été aussi formel en me montrant les résultats des analyses.

— Tu vas bien ?

— Oui à part ça, je suis en pleine santé !

— Ma chérie que veux-tu faire, tu vas le garder ce bébé ?

— C'est tellement frais, vous savez, hier je pensais être gravement malade et aujourd'hui je me retrouve enceinte, je viens de basculer dans un autre monde . C'est violent aussi comme annonce, cela ravive toute cette horreur dont j'arrive à peine à sortir. Ma mère n'est pas trop pour, le médecin me l'a bien fait sentir. Je suis perdue, Martine, je ne sais pas trop quoi penser, ni quoi faire.

— C'est un cadeau du ciel, Lætitia, Quentin t'a en quelque sorte légué sa vie au travers de l'enfant que tu portes.

— C'est aussi ce que m'a dit l'urgentiste, hier soir.

— Je t'en supplie Lætitia, après toutes ses horreurs, c'est un miracle ce qui t'arrive. Ce bébé c'est le vôtre à toi et Quentin. C'est la vie qui se perpétue au-delà de cette folie meurtrière qui vous a frappé. Je t'en supplie garde le. Tu le sais bien, tout le monde sera avec toi.

— Je sors en fin de matinée, le docteur a signé mon bon de sortie, je vais m'habiller, Martine vous m'attendez ?

— Bien sûr Lætitia ! Je te raccompagne chez toi, on parlera mieux de tout ça avec ta mère.

Martine quitte la chambre et traverse le couloir pour prendre un café au distributeur automatique de l'entrée. Euphorique à l'idée que Lætitia garde son bébé, elle ne remarque pas l'homme qu'elle a croisé en arrivant. Celui-ci se dirige avec un chariot de collecte de linge sale, vers la porte de la chambre de Lætitia qu'elle vient de refermer derrière elle.


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