Sur le fil

La vie est une succession de choix. De risques. De décisions.

Viendra un moment, s'il n'est pas déjà venu, où nos choix nous sauverons en nous révélant. Ou nous condamneront aux yeux de ceux qui nous sont chers. Rester et se cacher au monde ou partir et éclater à sa face, des deux choix lequel est le plus courageux, lequel est le plus lâche ?

Les relations humaines. Les liens qui nous unissent. Et nous maintiennent. Rien de plus ni de moins que des cordes attachées au cou. Tend vers ton espoir et il se trouvera souvent quelqu'un à l'autre bout pour s'en trouver étouffé. Laisse du mou pour permettre aux autres d'avancer dans leur direction, mais si ce n'est pas la tienne, alors tu suffoqueras, étalé dans la boue.

Dans une société où l'indivisible n'est autre que l'individu, et dans un fantasme commun où tout vient du groupe, comment tirer son épingle ? Dis moi, toi qui sais, comment concilier l'égoïsme salvateur et l'altruisme bienfaiteur ? Dire à l'autre "sois près de moi quoiqu'il en coute" et s'étonner qu'à force l'addition soit trop lourde ?

Oublie-toi pour moi ou oublie-moi pour toi. Sois unique tout en étant dans une foule, construis toi en étant constamment alpagué par les maux, les peurs et les colères de ceux qui t'entourent. "Si tu l'aimes, accepte de le laisser partir". Conneries. Comment partir si c'est pour laisser l'autre dans le caniveau ? Comment rester si c'est pour se piétiner ?

Je vascille et je danse au dessus de poisons qui n'attendent que ma chute pour s'immiscer en moi. Jeu de l'equilibriste, si je tombe d'un côté la culpabilité empoisonnera mon être, si je chute de l'autre, ce sera l'effacement de mon être, de ce qui rythme mes battements de cœur, de ce pour quoi je me bats avec moi depuis l'enfance.

Et a présent je me bat contre ce qu'on attend de moi. Sois ainsi ou tu seras châtié de nos reproches et de la déception que tu auras créé en nous. Cessez donc d'attendre de moi et attendez de vous-même. Je ne suis pas l'axis mundi de vos mondes, l'espoir de vos peurs ou la solution de vos erreurs. Je suis un putain d'être humain, j'ai besoin de faire mes putains d'erreurs, ma putain de route.

Et aussitôt ces mots écrits la culpabilité fulgurante transperce mon crâne et je me perds je me paume je ne sais plus je ne saurai jamais regarder droit devant et avancer seul ou sur les côtés et s'enliser pour l'autre putain ce que j'aimerai que cette PUTAIN de VIE soit SIMPLE !

...

Mais j'arrête là mon caprice, je stoppe là ma complainte.

D'ailleurs excusez moi, on m'appelle.