sur mon erre

fragon

Homme libre, toujours tu chériras la mer ! Baudelaire

sur mon erre

Assourdissante musique que celle de mon coeur

Palpitations invisibles - légèrement arythmiques-

Qui pourraient alerter mon entourage

si elles le pouvaient

J'écoute attentive

L'homélie de celle qui me connaît et me dit de ralentir

Je suis sur mon erre

Ma vitesse me grise

J'hiverne depuis longtemps et ne saurait entreprendre un nouveau voyage

Ma coque est usée, mon navire fatigué

Les reflets de l'eau me cachent et me montrent paisible, visage lisse et sage

Loyauté

Pourtant je sais que je louvoie dans la noirceur de  mes eaux intérieures

Et cherche à la sonde vers où diriger mon frêle esquif.

La musique est tendue depuis trop de nuits

Tenuto

Je me retire au fond de ma bannette et me couche en dérive

Miroitement de la lune sur l'homme attentif.

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