Je te laisserai souffrir un peu.

Le goût de tes lèvres cerises,

est stocké dans ma mémoire comme une foutue archive,

sur tes mains trempées de sang mais, exquises,

je n'y vois rien que de la douleur encore vive.

Et je relis ces pages écornées,

qui dans notre histoire m'a fait t'aimer,

je revois en boucle tes lèvres s'étirer, ton rire éclater,

et encore, je me sens te désirer.

Pourtant de ces lèvres rouges,

et de ta bouche de velours,

rien que des serpents qui m'entourent,

et tu veux que naïvement j'accours ?

Oh, non,

ce serait si facile, 

de céder sous prétexte que tu es fragile,

désormais c'est à toi de sentir ton coeur qui se fend.

La douleur vivace qui enserre ton coeur,

quand tu es confronté à la solitude,

et te fait déborder de froide incertitude,

je n'en ai plus peur.

A ton tour maintenant,

de voir des lèvres qui t'on aimées,

jusqu'au sang,

te déchirer.

Nul ne prendra la peine,

d'estomper cette douleur malsaine,

étalée sur les commissures de ton ancien sourire :

c'est ce qu'on appelle communément souffrir.

Cependant, je sens toujours tes mots m'enivrer,

et le bon sens me déserter.

Je ne peux tout simplement pas voir ton sourire se briser,

et de tes yeux, des larmes tomber.

Je tiendrai de loin ta main,

en me refusant la faiblesse d'une fois encore,

tomber sous tes sorts,

même si mon coeur un peu plus, s'éteint.

Je ne pourrais pas te réconforter en t'embrassant,

mais en te disant que tu retrouveras quelqu'un t'aimant,

je ferai éclore de tes lèvres, au lieu de doux baisers,

des éclats de rires emportés.

En, il est fort vrai,

regrettant le passé,

et maudissant plus qu'un peu,

la passion brûlante qui m'envahie toujours, telle un feu.