Sweet Home Alabama
Valentine Paillez
Le confort
Je tourne la clé. La porte en bois de chêne s'ouvre doucement. Un chat blanc. Qui se faufile entre mes jambes pour me dire bonjour. En levant la tête, un rayon de soleil quotidien m'éblouit. Quand, d'une main, je referme la maison. Dix longues années que j'habite ce joli cocon et à chaque coup d'œil sur ces murs orangés, une sorte de joie de vivre refait surface en moi. Le sol est parqué et me permet de glisser à volonté dès que je quitte mes rangers. Mon sac à terre, mon blouson sur la chaise. J'avance, admirant les cadres où nous pouvons y voir des photos de famille ou des amis.
Mon réflexe ? Me précipiter vers mon divan moelleux, orné d'une couverture à carreaux, qui ne m'a jamais quitté. Le salon est bien grand pour une seule personne, c'est la réflexion que je me fais à chaque fois que j'y rentre. Mais les couleurs chaudes des murs et des meubles font que la pièce devient tout de suite plus chaleureuse et plus petite. Il faut dire aussi que mon placard à vinyles prend beaucoup de place. Mais ces disques géants ne méritent pas de traîner dans l'immense grenier plein de poussière, présent au-dessus de moi. Les pieds posés sur le pouf, la télécommande dans ma main. Je reste obnubilée par les images qui défilent sur l'écran de ma télé, qui, au passage, est trop grande à mon goût, mais on ne refuse pas un cadeau.
L'effort
Un grattement contre une vitre ? Tient, il a envie de rentrer, enfin. Je me lève rapidement, pressée de revoir mon chien adoré. Il faut que je passe par la cuisine pour enfin apercevoir la grande baie vitrée qui donne une magnifique vue sur mon grand jardin. J'ouvre et viens caresser mon adorable labrador. J'en profite, comme bien souvent, pour faire un tour et m'assurer que mon beau parterre de fleurs est toujours correct. Des tulipes, des roses, des pensées ou encore des capucines, que de belles couleurs pour donner vie à ce coin de pelouse.
Bon, il faut que je rentre, le dîner ne va pas se faire tout seul. Je pars éteindre la télé puis allume la radio, présente dans la cuisine. Le carrelage rafraîchit mes pieds engourdis. Que j'aime faire à manger dans cette cuisine américaine. L'espace ne manque pas et les rangements non plus. Une poêle. Un saladier. Un fouet. Quelques ingrédients. Et hop ! Des délicieuses crêpes. Encore une fois, je tiens à préciser que le frigo est trop grand pour moi et pourtant il est toujours plein.
La vaisselle est faite dans la foulée pour ne pas y revenir plus tard. Et oui, tout à la main. Pas d'électronique dans cette cuisine. Mais ce grand plan de travail et cette table sculptée dans le même bois que la porte, me suffisent amplement.
Il faut encore que je mette ma machine à laver en marche. Pour aller vers la salle de bain, je mange une crêpe. J'allume la lumière. Mais soudain. Je vois que ce n'est pas qu'une seule lessive que je vais devoir faire. Je soupire, regardant le tas de vêtements que j'ai pu laisser s'accumuler dans le temps. Je secoue la tête en m'observant dans le grand miroir qui est au-dessus de mon lavabo. Les toilettes sont inclues dans la pièce, voilà peut-être l'un des rares inconvénients de ma maisonnette, mais étant seule, je le vis bien.
Et le réconfort
Une machine à laver plus tard. C'est mon corps qui se nettoie dans cette douche italienne faite sur mesure. L'eau se faufile sur les carreaux beiges où pataugent mes pieds. Les minutes défilent, je sors, entourée de ma serviette, pour aller dans ma chambre. la pièce la plus importante, le cocon de mes rêves. La lumière centrale s'allume. C'est alors, des murs rouges et gris métalliques qui se distinguent, ainsi qu'une jolie frise, embellie de quelques notes de musiques. Mon pyjama est déjà posé sur le lit double, qui paraît tout de même ridicule dans cette grande pièce. Mon grand placard, où j'affiche tous mes posters, comme quand j'étais jeune, me rappelle que je suis bel et bien chez moi. Un vieux tourne-disque dans un coin. Une guitare dans un autre. Puis les deux derniers occupés par quelques affaires qui traînent. Comme des livres ou des CD. Il n'est pas tard, mais j'ai déjà sommeil. Je pars éteindre toutes les autres pièces. Ma tête posée sur l'oreiller, je fixe le plafond blanc. Mon chat vient se blottir contre moi. Mon chien doit être dans sa niche, que j'ai fabriquée de mes propres mains.
La somnolence m'emporte petit à petit, tandis que j'écoute le doux bruit du Vinyle. Il tournoie et se frotte contre le diamant. Laissant échapper la mélodie de « Sweet Home Alabama ».
Valentine, votre texte est très joli. Bonne chance à vous.
· Il y a presque 9 ans ·Yannick Tiessé
Merci mais ne me vouvoyez pas, ça fait bizarre x''D
· Il y a presque 9 ans ·Valentine Paillez