sympathy for the devil
manu-cypher-rahl
Je n’étais pas sorti de la journée, dehors la chaleur était étouffante et la maison me procurait un bocal de fraicheur.
Debout de bonne heure j’avais commencé à bosser presque aussitôt, de toute la matinée mon roman n’avait pas trop avancé comme si il réclamait lui-même de l’ombre pour bien murir, la journée débutant et le soleil montant était sujet à l’oisiveté.
A la fin de la matinée j’avais eu pas mal d’idée mais rien de concret n’avait été écrit, le soleil de midi commençait sérieusement à taper et à part boire une bière bien fraiche l’envie de travailler n’était pas très présente, je me contenterai donc de ses idées et le exploiterai plus tard. Après un sandwich avalé à la va vite je suis sorti pour fumer une cigarette dehors, la chaleur m’est tombé dessus tel une chape de plomb, pied nu sur le perron de la maison le sol commençait à me bruler. Finalement je n’ai même pas allumé ma cigarette et suis rentré tel un vampire craignant la lumière dans la maison qui était de moins en moins fraiche. Peut être faudrait il fermer les rideaux et les fenêtres pour éviter de faire rentrer la chaleur? Le problème c’est qu’ étant une espèce d’ermite ma femme était convaincue que la lumière me faisait du bien, donc j’ai oublier l’idée de m’enfermer dans les ténèbres pour laisser ressortir la lumière en moi par le biais du soleil (mon cul).
Dans l’après midi la chaleur rentrant de plus en plus dans la maison tel un serpent s’insinuant entre des rochers je commençais à transpirer, mes recherches sur internet ne donnant rien de particulier je partis prendre une douche tiède, mais une fois dans le salon une serviette autour de la taille l’extérieur et l’intérieur me semblaient aussi chaud l’un que l’autre comme si mon bocal avait finit par laisser échapper toute fraicheur.
Finalement je décidais de laisser la vodka s’insinuer en moi tout comme la chaleur l’avait fait dans la maison, puis presque instantanément je me retrouva à 20h30 allonger dans le canapé, dans un état second, les rolling stones chantant à tue tête laugh, i nearly die, observant, les yeux dans le vide les rideaux bouger sous la brise du soir, enfin la chaleur devenait acceptable et je me mis à penser que j’irai bien vivre en Alaska (connerie) mais y renonçais aussitôt parce que ma femme, elle, voulait vivre dans un pays chaud alors que j‘ai horreur de la chaleur.
A 21h00 je laissai tomber la vodka pour un joint, une bonne bouteille de vin et un film.
Lorsque le film fut terminé (un navet), j’errai entre deux monde, je repris l’ordinateur et recommença mes recherches sur internet, je me couvris finalement d’une couverture à cause de la fraicheur nocturne et comme pour me contredire je commençais à avoir chaud de nouveau, c’est-ce que j’appelai une nuit d’été agréable, l’air était frais mais cette fois c’était la maison qui était chaude, il n’y avait aucun bruit dehors, le ciel était dégagé, mon bocal était chaud mais calme, le serpent avait finalement réussit à s’insinuer dans la maison.
Je me levais et me dirigeais vers la salle de bain où je me passais un gant de toilette d’eau froide sur le visage, presque en flottant toujours sous l’influence de l’herbe. J’entrais dans la chambre, ma femme était toujours couchée, impassible tel une poupée de porcelaine, je l’embrassais et sorti.
Sur le perron de la maison cette fois mes pieds ne brulaient pas et la fraicheur me saisi presque instantanément mais ne me sortit pas de l’état comateux dans lequel je me trouvai. Je rallumais mon lecteur mp3 et remis les rolling stone et opta pour sympathy for the devil. Je me risquais sur le trottoir puis emporté dans une sorte de transe je me mis à danser, enfin j’étais libre, libre de tous mes mouvements, de penser comme j‘en avais envie, d‘aller vivre en Alaska, de me défoncer à mort, de boire jusqu‘à vomir sur le tapis, libre de reprendre le sachet d‘héroïne que j‘avais planqué dans le placard à chaussure et surtout libre de fermer les rideaux pour ne plus subir la lumière et la chaleur.
Ma femme ne dormait pas, en réalité je l‘avais étouffée avec un oreiller la nuit passée, je ne savais toujours pas quoi faire du corps et je m’en foutais, pour le moment le plus important pour moi était de danser et de profiter de l‘ivresse du vin ainsi que de la fraicheur nocturne, enfin cette connasse me foutrai la paix, je suis un ermite alcoolique et drogué et je t’emmerde connasse à la vie trop saine et trop rangée comme si le fait d‘avoir un coach pour tout pouvait avoir une nécessité (même baiser?), en tout cas maintenant elle aurait besoin d‘un coach pour pourrir sainement avec les asticots.
Je me suis mis à rigoler tout en tournant sur moi-même, enfin j’étais libre et libéré de la chaleur.
Soudain c’est arrivé sans prévenir et la dernière chose que j’ai vu furent les phares qui arrivaient à toute vitesse.
Aujourd’hui je regrette cette journée d’été affreusement chaude, même si je ne regrette pas d’avoir tué ma femme, je regrette cette journée, en effet je n’y avais jamais crus, je pensais que ça n’existait pas mais en fait oui, l’enfer existe, j’y suis et j’y resterais pour l’éternité et croyez moi oh oui croyez moi, pendant que ma femme est au paradis moi je me chauffe le cul en enfer et je regrette les journées d’été qui me semble maintenant beaucoup plus fraiches.
merci Léo, il ne pouvait pas y avoir plus vu qu'à la base ce n'était qu'un petit exercice personnel que je m'étais imposé qui a finit par donner cette histoire ou les joies de l'inspiration alors que rien n'est prévu c'est ça que j'aime dans l'écriture.
· Il y a plus de 13 ans ·manu-cypher-rahl
Une très belle partition que voilà Manu, bien menée, (juste deux fois l'usage de "insinuer" à peu d'intervalle pour présenter deux idées force). Vraiment bien, on regrette juste qu'il n'y en ai pas plus, car l'ambiance est là ! Bravo Manu !
· Il y a plus de 13 ans ·leo
j'adore!!!
· Il y a plus de 13 ans ·lanimelle