Taire

sociopatate1974

TAIRE

Fiévreux et interdit, je contemplais d’amour

Son minois merveilleux et ses gestes assurés.

Je n’étais que pantin condamné à errer

Dans le vaste désert des désirs sans retour.

J’emprisonnais mon âme dans un gant de fer

Quand il était acquis que je devais la voir.

Et bien que tout mon corps brûlait de désespoir,

Dissimuler était la seule chose à faire.

Et feindre la froideur lorsque le corps réclame.

Exhorter la raison à me tirer de là.

Et n’avancer qu’en rond, de peines en maux las.

Est-ce cela le prix ? Dois-je y perdre mon âme.

Le pire des supplices : s’interdire d’être.

Faire plier son cœur sous une étreinte horrible.

Se rendre à la raison d’un salut impossible.

Vivre dans le secret, se contenter de n’être

Qu’un élément de plus dans son champ visuel.

Qu’un simple individu, inapte à la troubler,

Et résigné à taire l’envie de l’aimer,

Maudissant les rêves qui m’enchaînent à elle.

Je ne peux qu’espérer de l’oublier enfin

Et ne doit qu’ostensiblement me réjouir

De sa grande allégresse  et de ses longs soupirs

Lorsqu’elle lui tient le bras de ses jolis doigts fins.

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