Talentless

     Et ouais, un titre en anglais pour se la jouer génération 2.0 (ok boomer), brainstorming et tout le bordel. Il ne concernera pas tout le monde et heureusement, mais certains s'y retrouveront peut être. Alors, une petite question pour commencer: Qui ne s'est jamais retrouvé dans un diner, un apéro, une pancarte sur les réseaux sociaux, un recrutement ou même un "date" (ok boomer) avec la question fatidique "c'est quoi ton talent (caché éventuellement)?" Et là, le blanc total...Si pour toi, la réponse est évidente, elle ne l'est pas pour tous.

     Tu écoutes et tu entends "je sais dessiner, j'écris, je cuisine, je manage une équipe de X personnes, c'est une passion". Une passion? Tu réfléchis? C'est quoi ma passion? Re-blanc. Ça commence à être chiant. Tu observes. Dans les interactions, certains vont manifester des talents évidents: se mêler à une discussion, draguer, diriger, être écoutés. Mais toi, tu n'es toujours pas dans ces cases là. Quand l'entourage parle de toi, ça se limite à un "il est gentil, il est VRAIMENT sympa", comme pour appuyer un peu plus qu'ils n'ont a rien à dire sur toi, parce qu'il n'y a rien à dire sur toi. La formule de politesse en somme.

     Tu es une page blanche sur laquelle l'encre ne marque pas, tu es vide. Et comme tu n'as rien à raconter, tu te sens inférieur, tu complexes, tu t'enfermes et par la même occasion, tu te coupes de la possibilité de découvrir des passions. Le cercle vicieux. Tu restes de ceux qu'on rencontre et qu'on oublie, qu'on ne rappelle jamais. Et oui, si l'encre ne te marque pas, tu ne peux pas marquer les autres.

     Et bien toi qui te sens concerné par ces lignes, il ne faut pas abandonner. J'ai l'habitude de dire que je joue avec les cartes que la vie m'a données. Et même si c'est une paire de 2, ça vaut le coup de tenter sa chance. Alors oui, c'est frustrant de dire que l'on a aucun talent, peu de passions, pas d'anecdotes à raconter. Je suis dans ce cas, sortant d'une vie désespérément vide mais basta...je fais avec. Et le résultat, c'est que je suis où je voulais être. Parti d'une feuille blanche, elle est toujours vierge, mais je ne renonce pas à prendre mon stylo dès que je le peux. Et si la page ne se remplit pas, j'exorcise au moins mes démons.

     Merci pour la thérapie aimable lecteur, je viens d'économiser 50€.