Tant de mots

hermanoide

Oui, cela m'est venu ainsi

Du fond des années

Des creux d'herbe fraîche

Où l'on se roulait le dimanche

De derrière les vignes aux vendanges lourdes

Du pollen des maïs dans la lenteur de l'été

Des nuits dans la dune à refaire le monde

En égrenant le sable dans tes mains

De l'idée de l'impossible refusé

De la douleur filigrane du temps qui passe

Oui, elle est venue la vague des mots

Envahir le creux des soirs piques hardis

Quand trop pleins de sourires fleur de peau

On se taisait pour le rayon vert

Elle est venue dérouler l'ivresse des nuits tièdes

Quand les mains trop sages s'affolaient aux corsages émus

Quand la gorge lourde de l'alcool bu bouche à bouche

Nous inventions enfin l'amour au jusant de nos peurs

Aujourd'hui

Les fils accrochés aux barbelés de ma mémoire

Se laissent enfin emporter par le vent

La mer s'étale au dessus des brisants

L'émotion n'en peut plus de rester au dedans

La cavalcade longtemps annoncée est prête à éclater au soleil

Oui, alors, il faut tout dire.

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