Tel un post-scriptum
versenlaine
La lune hurle des étoiles de givre
L'une brûle sans voile et me rend ivre.
Tandis que le sommeil, capricieux, me résiste
Je dis, en éveil, aux cieux qu'elle existe !
La nuit en doute et me glace l'esprit
Qu'importe, je sais, la place qu'elle y prit.
Une fragrance tiède imbibe mes sens
Parfum d'au-delà, nimbé d'innocence.
Sucré à souhait, tel un zeste d'enfance
Miel de tendresse à mon incandescence.
L'horizon enneigé se fend de son sourire,
Croissant délicieux à mes iris Atlantiques.
Mes pupilles impriment son visage arctique
Alors qu'elle y noie ses yeux comme pour écrire
Un baiser chaleureux qui vous étreint l'âme
Une caresse doucereuse qui chasse l'infâme.
Si l'Apocalypse sonne demain l'olifant
Je saurai reconnaître l'appel des anges !
Tant chaque soir j'entends cet archange
Dont la voix est un exil échauffant
Mon cœur d'une parenthèse enchanteresse
Pailletée de bonheur signé : « Délicaltesse ».
J'enrage encore, silencieusement, mais j'enrage !
De l'avoir laissée, inconsciemment, sans courage
Sur ce cuir froid, tandis que ma raison vociférait
Rassure-la ! Étreint-là ! Ce soir j'en pleurerais.
Ce qu'on peut-être maladroit…
La nuit défilait, son regard, fixant l'asphalte, épuisée
Mes mots l'effleuraient, elle me frappa, c'est osé !
L'hiver éclipsait les astres d'un manteau sombre
Mais un éclat surgit, son sourire, n'était plus ombre !
Le temps, mon ennemi, nous pressait…
Son regard de jade , chargé d'émoi, brillait
Rarement un regard me fascina tant…
Pur, précieux, sobre pourtant…
Les mots s'effritent,
Les rimes succombent
Un terme suffit…
Silence…
Ce baiser sur ma joue fut, aux commissures de mes lèvres muettes, le plus chaud des « merci » ! Elle se sent soudainement orpheline. Quelle magie ce fut… mais chut… cet instant, tel un post-scriptum au pied d'une lettre, est notre petit secret gravé dans le gel de nos pensées. Pourvues qu'elles ne fondent pas.
Décidément le hasard fait bien les choses !
· Il y a environ 5 ans ·rechab