Tendres nuits.

Nathan Noirh

Je me souviens du goût de tes levres. De ton odeur de peau, celle que je sens avec mon souffle et avec ma propre peau. J'ai toujours eu l'impression qu'on avait la même peau, et que par moment elles devaient se rejoindre pour vraiment vibrer. Je me souviens de tes cheveux, cette maison qui me servait de refuge les soirs de doute. Je les sens encore. Je sens encore ton regard sur moi aussi, cette belle virgule muette que tu laisses apparaître dans tes phrases, cette façon d'alterner le regard et la parole. Je n'ai jamais été aussi attentif à tes discours, même quand tu ne parlais pas. Et pour finir, ta voix, ce navire qui accompagne chacun de tes messages écrits, qui agite la gravité et la suspension de mon âme, mon âme et mon âme. Mes cinq sens me trompent sans relâchent, accompagnant les voiles de mes nuits. Et le sommeil est toujours plus doux, toujours plus tendre. Je n'imaginais pas dormir autrement ce soir. Je me lèverai le matin à la recherche d'une main, un écho dans le demi-sommeil chimérique, quand mon rouge ami battant se réveille en premier. Et il bat en toute saison. Est ce que tu connais ces nuits ? Elles ne sont pas réelles dans notre espace, mais elles raisonnent exactement de la même façon. Ce n'est probablement que des projections la plupart du temps, mais elles ne s'épuisent jamais. Tu peux me croire, mes nuits sont belles. Elles le seront encore jusqu'à ce que le nénuphar éteigne la lumière, ou jusqu'à ce que quelqu'un la change. Elles me conviennent parfaitement comme cela, elles sont acceptées, nuit après nuit. Une ode aux fleurs qui parfument cet instant où tout devient possible, comme un soir de juin.

Les autres disent que non, la lune hurle que si.

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