Tenir un agenda

Tenir un agenda depuis l'été avec les choses importantes à faire, à défaire, noter des dates plus ou moins lointaines, quelques lignes sur l'état des lieux, des numéros de téléphone plus ou moins indispensables. Chercher quoi faire, une visite que je n'ose rendre, je ne saurais quoi dire et dans ces cas-là je sortirais des bêtises de ma maudite bouche. Promis, il faut que je me mette à fond dans la langue allemande que j'ai un peu trop négligée ces temps derniers, revoir mon cours, la grammaire, aïe! Y a des choses que je sais mais je tombe un peu trop dans le piège quand même!

Tenir un agenda comme on tient un blog, à qui je m'adresse, je ne sais pas, à mon imaginaire, (ma réalité?) j'en sais rien, tout le monde a la sienne m'a-t-on dit, moi je m'en fiche je plane la plupart du temps enfin entre ce que je dis et la réalité... Faire les choses sérieusement ou pour le fun, ne pas penser au-delà de demain, se tenir au présent, chaque chose est à sa place enfin presque. Faire une chose facile et difficile, la regarder s'en aller au loin cette frêle femme qui est comme une bougie dans le vent, penser à ce que je ne nommerais point et baisser les yeux sur mes souliers neufs... Je pense que je vais zapper des trucs, assumer et passer à autre chose.

Me mettre du côté de l'horizon, me regarder de loin mais surtout pas de haut, être gentille avec moi-même, il le faut, faire yoyo ou du yoga, blanche perle dans son coquillage cachée, un peu de poésie dans mes vers décomposés. Voir le ciel dans le noir, les nuages sur les murs de ma chambre assombrie, je ne suis poète que dans l'intention de l'être, ce qui se conçoit bien se dit bien, il n'y a pas beaucoup de choses que je conçois bien à voir comme j'ai peur de me taire parfois...  Fermer la fenêtre sur la rue "imprégnée" de pluie, penser à cette femme toujours en vie et que je croyais décédée, quel challenge pour elle et ses proches de rester en vie! La vie est une vieille pomme ridée ou la pomme rouge que la méchante sorcière tend à Blanche-neige, je n'ai de vie que les mots que j'associe en moi, et comme un tendre berger rassemble ses brebis, je les rassemble aussi en une trame que j'ose croire jolie et, je pense à ces jolies jeunes filles qui sortaient de belles expressions de leur bouche hardie, hardie...