Histoire des Hommes

1) L'année 1917 : Révolutions et mutineries

En février 1917, une première révolution renverse le Tsar NICOLAS II. Contre l'opinion générale, le nouveau gouvernement provisoire mis en place décide de continuer le combat. LENINE revient alors de son exil en Suisse. Il est aidé par les Allemands qui mettent à sa disposition un train blindé afin de l'acheminer en toute sécurité vers son pays d'origine et semer ainsi le trouble en Russie. LENINE prépare un coup d'état qui a lieu dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917. Il remplace ensuite le gouvernement par 15 commissaires au peuple puis déclare la paix avec les Empires centraux : c'est la paix de Brest-Litovsk. Cette dernière coûte très cher à la Russie  : 94 tonnes d'or et l'annexion des pays Baltes, de la Pologne, de l'Ukraine et de la Finlande. Cette politique ne fait pas l'unanimité et une guerre civile éclate. La politique de LENINE se fait alors plus radicale : la Tchéka (police politique) est créée, l'économie est militarisée et les récoltes sont réquisitionnées.  L'armée rouge a deux ennemis : les blancs (partisans du Tsar), soutenus par les Britanniques et les Français, et les peuples non russes (Ukrainiens, Géorgiens, Arméniens) qui veulent faire sécession. L'année 1922 marque la victoire des Bolcheviks qui fondent l'URSS.

L'année 1917 est marquée par des actes de désertion et de désobéissance importants. Les mutineries sur le front font écho aux grèves générales à l'arrière. Le général PETAIN fait pourtant preuve de clémence (49 peines de mort « seulement ») et améliore même les conditions de vie des soldats sur le front.

2) La victoire des Alliés

Le président américain WILSON, futur prix Nobel de la paix (1919),  entend bien formuler des buts de guerre dans un texte à quatorze points. C'est aux Etats-Unis que reviendra d'organiser la paix future dans un certain idéalisme : droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (même dans les colonies), libre échange économique, création de la Société Des Nations (qui inspirera l'ONU). Il promet aussi à la France qu'elle retrouvera l'Alsace et la Lorraine et que la Belgique retrouvera son indépendance.

FOCH devient généralissime des armées et, fort des 2 millions soldats américains, organise la victoire. Les Allemands poursuivent leurs offensives (Picardie, Flandres, Chemin des Dames) mais sont à cours d'hommes. Paris est attaqué de loin par les canons allemands d'un genre nouveau : « la grosse Bertha » qui feront 250 morts.  Le 15 juillet 1918, une quatrième offensive allemande est stoppée à Reims et FOCH organise une contre-attaque lors d'une deuxième bataille de la Marne avec 1000 chars RENAULT et les forces aériennes. L'armée allemande bat en retraite.

Au Proche-Orient, l'Empire ottoman recule aussi devant les Britanniques et les Arabes. Une armée commandée par le français FRANCHET D'ESPEREY libère la Roumanie et la Serbie et fait capituler la Bulgarie le 29 septembre.

L'Italie qui a changé de camp, après une débâcle à Caporetto contre l'armée austro-hongroise (54 000 morts), remporte une victoire contre l'Empire austro-hongrois à Vittorio Veneto le 30 octobre 1918 grâce au président du conseil Vittorio ORLANDO  qui réussit à galvaniser ses troupes et au général Armando DIAZ. Le 3 novembre, l'Autriche-Hongrie demande l'armistice. Soutenus par les Alliés, les Polonais, les Tchèques, les Slaves du Sud et les Hongrois ont proclamé leur indépendance.

En Allemagne, malgré la formation d'un nouveau gouvernement par Guillaume II avec Max de Bade, pour contenter les Américains, des conseils ouvriers se mettent en place à l'appel des révolutionnaires spartakistes. L'empereur abdique le 9 novembre. La République est alors proclamée deux fois : par le SPD (Parti social-démocrate) et par Karl LIEBKNECHT du mouvement spartakiste (KPD fondé le 30 décembre 1918). Ce dernier reproche au SPD de trahir le mouvement ouvrier. Le SPD ordonne la répression des soulèvements communistes : Karl LIEBKNECHT et Rosa LUXEMBOURG sont exécutés le 15 janvier 19189. Le 31 juillet, la République de Weimar est proclamée.

Les Américains laissent l'Allemagne signer l'armistice avec les Alliés. CLEMENCEAU et FOCH souhaitent l'armistice tandis que POINCARRE et PETAIN souhaitaient envahir le pays. L'armistice est signé à Rethondes le 11 novembre à 5h10 du matin. L'Allemagne doit donner tous ses sous-marins, ses avions, des mitrailleuses et ses canons. LUDENDORFF et HINDERNBURG laissent les civils signer l'armistice. LUNDENDORFF participera au putsch de Munich préparé par Hitler en 1923 et c'est HINDENBURG (Président de la République de 1925 à 1932) qui le nommera chancelier le 30 janvier 1933 après la victoire de ce dernier aux élections législatives de novembre 1932.

3) Un bilan terrible   

La Première Guerre mondiale a fait 9 millions de morts et le double de blessés dont les fameuses "gueules cassées". La grippe espagnole tue quant à elle entre 20 et 40 millions de personnes dans le monde. La natalité s'effondre. La situation financière de la France est alors désastreuse. L'industrie est à reconvertir et les pays sont endettés. 

Le traité de Versailles est signé le 28 juin 1919. Il coupe l'Allemagne en deux par le corridor de Danzig, limite son armée à 10 000 hommes et ses colonies sont confiées à la France et aux Britanniques. Ce traité est perçu comme un "diktat" et alimente les rancœurs outre-rhin.

 La Société des Nations (SDN) qui avait pour vocation de maintenir la paix dans le monde, est finalement retoquée par le Sénat américain qui prône un nouvel isolationnisme. Les deux décennies suivantes jongleront entre insouciance  et montée inexorable des nationalismes. Le compte-à-rebours est lancé...

(à suivre...)