testament
fanche
Elle m'a laissé pour testament,
un mausolée pour les vivants,
Et dans un vieux livret blanc,
La liste de mes châtiments.
Elle disait, tu crois vraiment,
Que pour moi, c'est marrant,
de vivre de tels tourments,
ici et maintenant.
Elle disait, je ne crois plus en rien,
j'ai vécu tous ces matins,
en ayant peur des lendemains.
Périr est plus certains.
Elle disait avoir vécu,
plus que ce qu'elle aurait dû.
Que ces bouts de vie, des résidus,
si infimes tellement tenus.
Elle me dit, je suis partis,
un matin, peut être un jeudi.
Et depuis dans ma vie,
ne subsiste que du sursis
Elle m'a laissé pour testament,
un mausolée pour les vivants,
et dans un vieux livret blanc,
la liste de mes châtiments.
J'lui disais, j'sais pas comment,
pour que tu sois comme avant.
Mater ces diables abrutissants
ne rien pouvoir est affligeant.
Je disais j'y crois pour toi,
Et demain d'une même voix,
on vaincra des sournois.
Mourir n'est pas ton choix.
Je disais qu'il fallait vivre,
que c'est écrit dans les livres,
la chaleur fait fondre le givre.
Avec elle je voulais poursuivre.
Je me dis elle est partie,
un jour, peut être à midi.
Et depuis je survie,
Dans ce monde, en sursis.
Elle m'a laissé en testament,
un mausolée pour les vivants,
et dans un vieux livret blanc,
La liste de mes châtiments.
J'ai voulu tant de fois la rejoindre,
Cela parait si facile de s'éteindre,
Et ce courage pour l'atteindre,
je n'ai fait que le dépeindre.
Je subsiste donc dans les abîmes,
Me cache sous des patronymes,
et des lueurs rarissimes,
j'éteins le sublime.
Je me punis d'être ici,
sans elle j'ai vieillis.
Mais Je sais qu'aujourd'hui,
Mon purgatoire est fini.
C'est ainsi dans ma démence,
que je tire ma révérence.
Pour rejoindre au plus près,
les yeux de ma beauté.
Elle m'a laissé en testament,
Un mausolée pour les vivants,
et dans un vieux livret blanc,
la liste de mes châtiments.
Très beau texte. A travers ses lignes, vous soulignez une belle complicité qui reste maintenant dans une part de vous-même. Nous pouvons ressentir toute l'émotion certainement vécue.
· Il y a presque 9 ans ·lizchlem
Merci beaucoup,
· Il y a presque 9 ans ·fanche
Voilà une déclaration posthume douloureuse! Le manque, c'est dur et ça fait transpirer l'encre à grosses larmes!
· Il y a presque 9 ans ·Colette Bonnet Seigue
Très vrai merci!
· Il y a presque 9 ans ·fanche