Thank you for smoking

daniel-m

Une satire américaine « bout filtre. »

 

Nick Naylor est un surdoué de la communication qui travaille pour le lobby du tabac, Big Tobacco. Le film montre les péripéties de sa croisade pour ses patrons : redorer le blason de la cigarette, tout en désarmant ses adversaires les plus tenaces, par exemple le sénateur Ortolan K. Finistirre…

 

« … le tout est dit sans ennui, avec une légèreté tonifiante, une impertinence gaillarde et un cynisme réjouissant. »

 

Les acteurs et trices:

 

Aaron Eckhart : Nick Naylor

Maria Bello : Polly Bailey

Cameron Bright : Joey Naylor

William H. Macy : Ortolan K. Finistirre

Adam Brody : Jack

Sam Elliott : Lorne Lutch

Katie Holmes  : Heather Holloway

J. K. Simmons : Budd "BR" Rohrabacher

Robert Duvall : Doak 'The Captain'Boykin

Rob Lowe : Jeff Megall

Todd Louiso : Ron Goode

David Koechner : Bobby Jay Bliss

Kim Dickens : Jill Naylor

 

Et bien, même si le sujet est grave et difficile, cette comédie sortie en 2006 qui possède certes quelques longueurs, se laisse regarder sans ennui. Au grès de l'histoire, celle ci se raconte à l'écran, en dénonçant gentiment toutes les sympathiques horreurs de notre bonne vieille planète. Les poisons que nous absorbons volontairement chaque jour, en accord avec les images et les spots publicitaires que l'on nous inflige quotidiennement.  Ceux dont on ne nous parle qu'à demi mot, puisque même si ils sont mauvais, voir dangereux pour notre santé, rapportent un max de pépettes à d'autres. Sont gaillardement montrés du doigt ici, le tabac, l'alcool, les armes à feu, les fast food, les énergies fossiles, l'agriculture intensive etc, … et elle se termine en pirouette sur le danger nouveau (qui n'est pas encore prouvé scientifiquement lol), celui des ondes des téléphones portables et autres wifi, qui sont susceptibles à haute dose de provoquer un cancer du cerveau… Mais c'est pas encore prouvé ! … donc c'est permis.

 

Il n'y a pas de parti pris dans le film, le réalisateur ne prend la défense ni des uns, ni des autres et appuie bien fort là où ça fait un peu mal, chez les lobbyistes, avocats du diable, mais aussi et suffisamment fort sur les moralisateurs qui souvent ne font eux aussi que défendre des intérêts personnels qui ne sont pas toujours très catholiques en jouant sur des images chocs sans réel argumentaire. Restent entre les deux, … nous, les simples moutons qui ne savent plus trop quoi penser dans cette explosion de mots, d'images et d'arguments bidons dont le but est bien sur de vendre et de faire bien sur du bénéfice. Le film dénonce simplement la manipulation des masses au travers des lobbys du tabac. Mais il aurait pu traiter tout aussi bien des yaourts ou des cosmétiques, voire des céréales du p'tit dèj.

 

L'on découvre tout au long du film, et c'est bien démontré, combien un argumentaire bien pendu ou bien pondu peut nous manipuler et guider nos gestes de con-sommateurs. La démonstration est bonne et le film ne l'est pas moins, même s'il est un peu poussif par moments.

 

Très belle morale de fin en tout cas, et même carrément surprenante, qui défend la liberté individuelle du choix et de la pensée. Personne ne doit être sans savoir, mais chacun a le libre choix de ses actes et de ses décisions. Ce ne sont ni les lobbyistes coupables qui se font l'avocat du diable, ni même les moralisateurs bien pensants qui doivent guider nos choix de vie, mais une éducation parentale, juste et saine qui nous apprendra avant tout à savoir comparer et à savoir faire un choix, le notre tout simplement … savoir prendre nous même des décisions en notre âme et bonne conscience, mais surtout en toute intelligence! … Bref, être responsable !

 

J'ai particulièrement apprécié : l'ambiance du film, toujours clean, même si les sujets traités sont souvent dramatiques. On rit et on sourit de tout ici, mais jaune. J'ai adoré l'ex cowboy de la pub Marlboro, atteint d'un cancer du poumon, à qui les grands trusts du tabac proposent une petite valise pleine de Dollars pour qu'il se taise. On apprend également beaucoup de choses sur l'histoire de la cigarette et les beaux yeux qu'elle se doit de faire pour rester aimée et populaire. Je ne savais pas par exemple, qu'un article du Readers Digest paru en 1952 dénonçait en premier les méfaits du tabac. Article auquel les fabricants ont immédiatement répondu par le bout filtre ! Il y a également dans ce film, une démonstration assez bluffante de l'importance d'un argumentaire, … « tu as entièrement raison, … si tu n'as pas tout à fait tort. » C'est tout en nuances et c'est important …

 

J'ai moins apprécié : Ce côté un peu clean justement, toujours à la sauce américaine. On essaye de choquer et de dénoncer, mais pas trop non plus. C'est un peu trop politiquement correct parfois et c'est dommage même si cela reste en fin de compte, terriblement efficace si l'on aime lire entre les lignes.

 

Conclusion :

 

Un bon petit film plutôt sympathique qui passera probablement à la télé, si ce n'est pas encore fait. Les gros fumeurs comme moi, prendront une grosse claque et de ce côté, c'est plutôt positif même si je ne participe toujours pas au mois sans tabac !!! …

 

Le tabac est une drogue dure. On ne le dira jamais assez.

 

  • Aaaahhh ! La chronique cinéma revient :)
    Moi qui ne vais que très rarement au cinéma, me voici informée grâce à toi !

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Ton enthousiasme me fait plaisir. Merci à toi :o)

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Gaston

      daniel-m

  • Très bonne analyse du film qui donne envie de le voir malgré son côté, je vous cite, "très propre".

    " une éducation parentale, juste et saine qui nous apprendra avant tout à savoir comparer et à savoir faire un choix, le notre tout simplement " faut il encore que les parents soit éduqués eux-même :-))

    · Il y a plus de 5 ans ·
    40405 (2)

    Lady Etaine Eire

    • Le film est une ode au libre arbitre et date de 2006. Aujourd'hui personne ne sait déjà plus ce que signifie le mot libre arbitre. On est juste dans la merde :o)

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Gaston

      daniel-m

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