That Bitch is dead !

pierre-m

 « Cette Pute est morte ! »

Ces quatre mots tournent en boucle dans ma tête depuis une semaine. Merde alors ! Rachel Moore est morte, poignardée par Olivia, sa propre fille, qui n'était pas vraiment malade en fait,..toute cette histoire,…Rachel - poignardée - Olivia, tous ces mots…, qui ne font aucun sens, comment c'est possible un truc pareil !

Je les connais toutes les deux depuis quoi ? Au moins sept ans maintenant ? Oui, c'est bien ça, parce que la première fois que j'ai rencontré Olivia, elle venait tout juste de souffler ses onze bougies. Je m'en souviens parce qu'à l'époque la gamine passait ses journées à rouler sur cette foutue bicyclette jaune que sa mère lui avait offerte pour son anniversaire. Elle roulait en riant aux éclats dans l'allée devant leur petit pavillon rose. Olivia allait et revenait en faisant tinter la petite sonnette en métal fixée sur son guidon.

Oui c'est bien ça ! Sept ans que je livre le lait à la famille Moore, cinq fois par semaine, quarante-huit semaines par an. Ça fait des tonnes de lait j'peux vous assurer et c'est aussi pour vous dire si j'connais bien la famille Moore. Enfin Rachel la mère et puis Olivia la fille. Parce qu'il n'y a jamais eu d'homme dans cette famille, ni personne d'autre. Il n'y avait que Rachel et Olivia,…Moore, dans leur pavillon rose.

Olivia, on aurait dit un oisillon tombé du nid et je crois que, la dernière année, elle ne devait pas peser plus de quarante kilos, affalée dans un fauteuil roulant dont elle ne s'est jamais relevée, les joues creuses, le crâne rasé à blanc. Mais la plus part du temps elle portait une perruque avec des bouclettes blondes comme Alice au pays des merveilles. C'était bizarre. Elle ne se dépareillait non plus jamais de ses grosses lunettes qui lui faisaient un air de chouette. Pourtant Olivia elle avait presque toujours le sourire et l'envie de faire des blagues, etcétéra. Moi, je la trouvais un peu triste, mais elle nous faisait rire avec sa petite voix fluette quand elle nous racontait des histoires. Comment cette gamine a pu poignarder sa mère ? Et à plusieurs reprises en plus,…J'en reviens pas.

Rachel, c'était une grosse bonne femme mais souriante etcétéra, toujours habillée avec des couleurs qui pètent, comme ses deux joues rebondies éternellement teintées de rose. Elle aimait bien attacher ses boucles brunes avec des rubans roses, comme les rideaux de sa maison ou comme le deuxième prénom de sa fille, Olivia-Rose. Ceux qui la connaissaient se souviennent sûrement d'une femme généreuse, même si elle vivait simplement. Mais elle savait bien se faire des amis et inspirer la compassion et le dévouement, etcétéra. Puis, elle ne travaillait pas et passait tout son temps à prendre soin d'Olivia-Rose, alors tout le monde voulait l'aider. C'est qu'Olivia était gravement malade,…enfin à l'époque c'est ce que tout le monde croyait…

« That Bitch is dead ! »

Vous comprenez le choc que j'ai eu en lisant ces mots sur le Facebook d'Olivia et puis tous les commentaires qui allaient après. Enfin, pour être tout à fait honnête avec vous, ce n'est pas exactement à ce moment que j'ai flippé, c'est en ouvrant le journal deux jours après.

Comme tous les matins, je buvais mon café en lisant le Springfield's Daily avant d'entamer ma tournée et c'est en tombant sur l'article que j'ai découvert le « pot aux roses. » Je crois que ce matin là, je suis resté au moins trois-quarts d'heure assis au café où j'étais, à lire et relire cet article, à regarder dans le vide et surfer sur internet avec mon téléphone. J'ai dû m'arrêter parce que j'avais épuisé mon forfait à force d'aller sur tous les sites qui parlaient de l'histoire.

A la radio, il y avait une journaliste qui disait que Rachel était atteinte d'une maladie psychologique rare, qui lui faisait inventer toutes ces maladies à sa fille, qui n'avait jamais été malade du tout. Comment c'est possible un truc pareil ? La journaliste appelait ça le syndrome de « mouche pas zen » par procuration, ou un truc comme ça. Et en effet j'me suis tout suite demandé quelle mouche l'avait piqué Rachel pour inventer des histoires pareilles. Ça doit sûrement être des mouches qu'on trouve en Louisiane, là où elle habitait avant de s'installer à Springfield, chez nous dans le Missouri. J'espère que c'est pas contagieux cette saloperie, c'est tout.

Ensuite je me suis levé, et j'ai appelé mon patron, qui était bien embêté comme moi par toute cette affaire. On a discuté pendant au moins vingt minutes de s'il fallait ou non continuer à livrer le pavillon de Rachel et Olivia Moore. Moi je lui disais qu'elles avaient réglé un mois d'avance et qu'y avait pas de raison de ne pas leur livrer le lait qu'elles avaient payé ; lui m'a répondu que Rachel était morte et Olivia en taule et pas prête d'en sortir, et qu'il valait mieux garder le lait pour des gens qu'en avaient vraiment l'utilité. Au passage dans la conversation, mon patron m'a épelé le nom de la maladie de Rachel qui apparemment n'avait rien à voir avec les mouches, mais plutôt un truc de « Münchhausen » du nom d'un officier allemand à la solde de l'armée russe. J'ai rien compris mais j'en ai déduit que ça devait être grave. Ensuite, il m'a juste demandé si elles avaient un chat. J'ai répondu que non. L'affaire était donc entendue. Plus de lait pour la famille Moore. C'est comme ça que j'ai arrêté de livrer le pavillon rose,…

Mais où j'en étais déjà ?

Ha oui ! Après ça, je suis directement allé à la police pour témoigner. J'veux dire, je faisais partie intégrante de cette histoire après tout. D'ailleurs le policier qui a pris ma déposition, m'a confirmé que j'étais : « un témoin oculaire de premier choix. » et puis j'avais peur d'avoir des ennuis si j'allais pas dire ce que je savais. Je voulais aussi témoigner en faveur d'Olivia, pour qu'ils l'épargnent cette pauvre gamine. J'aimerais pas qu'ils la piquent vous comprenez. Parce que j'en ai vu de ces choses depuis sept ans, si vous saviez,…

« Faut pas la mettre en taule Olivia, » que je leur ai tout de suite dit moi à la police. « C'est pas sa faute à la gamine ! » Faut la comprendre, sa mère, Rachel, c'était le diable en personne. Même pire que ça ! Comment ils disaient dans ce film déjà ? Usual Suspect : « le coup le plus rusé que le diable ait jamais réalisé, ça a été de faire croire à tout le monde qu'il n'existait pas. » Et pour ça chapeau ! Rachel, elle était en train de tuer sa gamine à feu doux sous les applaudissements de toute la population. Maintenant on sait qu'elle l'empoisonnait lentement mais sûrement, tout en se faisant passer pour la mère aimante, débordante de compassion, etcétéra ; s'improvisant tour à tour, médecin, infirmière, aide-soignante,…dévouée corps et âme à la santé de sa fille. Bein tiens ! Quelle mascarade ! J'en reviens toujours pas de toute cette histoire. Comment on peut empoisonner ses propres enfants ? Si elle n'était pas déjà morte, c'est elle qui faudrait tuer !

Comme j'vous le disais, la première fois que je les ai rencontrées, j'ai toute de suite vu qu'y avait un truc qui clochait. Alors que je bavardais tranquillement à l'entrée du jardin avec Olivia, sa mère, Rachel, était sortie de la maison comme un boulet de canon en me hurlant dessus :

— Reculez ! N'approchez pas ma fille ! m'avait-elle craché en moulinant le vide de ses bras potelés.

— Pardon m'dame ! Mais on fait juste la causette…

Là, elle s'est emballée sans cesser de déblatérer :

— Olivia est très malade vous savez ! Et extrêmement contagieuse. Reculez  et n'approchez plus jamais de ma fille sans mon accord !

J'avais alors trouvé sa réaction bizarre, parce que la gamine,…c'était un petit oiseau d'accord, mais elle paraissait en parfaite santé, souriante, pleine d'énergie avec des belles joues bien roses comme sa mère.

— Pardon m'dame ! Mais malade de quoi ?

Elle semblait réellement prise au dépourvue par ma question et m'avait répondu de manière très hautaine :

— Malade de ce qu'je veux ! Et qu'est-ce que vous foutez sur ma pelouse ?

— Je suis le livreur de lait m'dame, lui avais-je envoyé comme pour la calmer.

(Ça calme toujours les gens quand je leur dit que je suis livreur de lait, comme si je leur injectais une dose de douceur dans les veines, enfin bref, mais pas cette fois)

Cette fois là, Rachel est entrée dans une telle fureur que j'ai déguerpi du plus vite que j'ai pu pour aller livrer mon lait ailleurs.

Vous vous rendez compte ! « Malade de ce qu'je veux ! » qu'elle m'avait balancé cette salope la première fois. Seulement à l'époque j'étais loin de me douter. Bordel ! Maintenant qu'on connaît toute l'histoire, ça vous fait froid dans le dos quand même.

 « That Bitch is Dead ! »

Amen ! Moi j'ai dit à la police que c'était bien mieux ainsi ; que c'était bien une pute et qu'elle était très bien six pieds sous terre plutôt qu'avec nous autres là-haut.

« Que cette pute repose en paix ! » Je crois que ce sont les mots exacts que j'ai utilisé devant l'agent assermenté. Parce que seulement quelques semaines après notre première rencontre, Olivia c'était plus sur sa bicyclette jaune qu'elle dévalait la rue mais bien sur un fauteuil roulant noir et gris, dont elle ne s'est plus jamais séparée. Puis sa mère elle lui avait complètement tondu la tête à cette pauvre gamine, avec des tuyaux qui lui sortaient de partout, depuis les narines, les veines des bras, etcétéra.

Et j'vous le dit comme je le pense, j'arrive pas à croire que tout ça c'était du cinéma. J'veux dire Olivia, à la fin elle avait plus que la peau sur les os. Elle ne se déplaçait qu'en fauteuil roulant et elle perdait ses dents qu'étaient toutes cariées. Elle devait quand même être malade de quelque chose à mon avis,…

Et je me souviens très bien qu'au début, c'était une nouvelle maladie chaque semaine. Lorsqu'on lui demandait de quoi souffrait sa fille, Rachel débitait tout et n'importe quoi, pour arriver à des trucs longs comme la liste des courses du samedi : méningite, défaut chromosomique, épilepsie, asthme, problèmes de vue, etcétéra.

« Cela avait toujours été comme ça », expliquait Rachel à qui voulait l'entendre, depuis qu'Olivia était bébé. Elle avait, selon elle, vécu en soins intensifs pendant des mois après sa naissance. Rachel affirmait qu'Olivia avait aussi eu une leucémie, un œdème pulmonaire, etcétéra.

A l'époque, tout le monde plaignait cette pauvre mère, qui comme nous autres n'avait pas reçu une grande éducation, et ne pigeait certainement pas grand-chose à ce que lui disaient les docteurs. On pensait tous, qu'évidemment, elle était aussi sous le choc, comme nous l'aurions tous été à sa place, mais avec le recul c'est vrai qu'y avait des trucs pas clairs quand même.

Par exemple, l'histoire de la fête foraine. Peut-être la première et dernière fois où on a vraiment passé du temps ensemble avec Olivia. Il y avait une de ces fêtes itinérantes qui parcourent le pays et qui s'installent quelques jours ou quelques semaines en périphérie de votre ville. Vous savez ces camions-remorques remplis de manèges colorés, de bonbons et de barbe à papa, avec des enceintes qui vous crachent de la musique trop forte à longueur de temps. Ces fêtes, on sait jamais d'où elles viennent ni combien de temps elles vont rester mais « pof ! » un beau matin, y'en a une qu'a poussé comme un champignon dans le champ d'à côté, et tout le monde part s'amuser, etcétéra.

Je me rappelle que c'était pour le Easter Sunday (le weekend de Pâques), parce que ma sœur avait débarqué comme chaque année avec mes deux nièces chez nous dans le Missouri. Mes nièces devaient bien avoir dans les treize ou quatorze ans à cette époque dont j'vous parle et, comme de bien entendu, elles nous avaient fait un cirque d'enfer pour qu'on les emmène faire un tour de manège. Moi et Rosy (ma sœur), on n'avait pas résisté bien longtemps vu que ça nous amusait pas mal d'y aller aussi. Alors le matin quand j'ai livré mon lait au pavillon rose et que j'ai croisé Olivia qui faisait un foin à sa mère pour aller à la fête, j'me suis naturellement proposé pour emmener Olivia avec Betty et Nancy (mes deux nièces).

Au départ Rachel n'était pas trop emballée à l'idée de sortir Olivia dans un endroit aussi fréquenté. Elle s'était mise en colère : « Olivia n'est pas assez en forme pour aller s'amuser ! Et puis y'a trop de monde dans ces fêtes, ce n'est pas pour elle !», nous répétait-elle en boucle.

Au bout d'un moment et devant toute notre insistance, Rachel a fini par accepter, à condition qu'elle nous accompagne bien entendu. Nous avions donc convenu que je passerais les chercher à 14h avec mon camion de livraison. C'est comme ça que je me suis retrouvé à pousser la chaise roulante d'Olivia dans les allées de cette fête foraine en compagnie de Rachel, ma sœur Rosy et de mes deux nièces Betty et Nancy.

Ce jour là, il faisait grand soleil, vraiment une de ces belles journées de printemps dans le Missouri, qui vous donnerait pas envie d'être ailleurs sur la planète. Au début, j'me souviens qu'Olivia tirait la tête parce qu'y avait pas un seul machin aménagé pour les personnes à mobilité réduite comme on dit. Alors on était tous un peu triste pour elle, mais on a fini par dégoter un stand de chamboule-tout. Vous savez ce jeu où il faut tirer des canettes en fer blanc avec une balle de baseball. Les filles sont en général pas trop fans de ce genre d'activité mais Olivia pouvait participer et puis y'avait une sacrée collection de peluches géantes à gagner : « à faire pâlir de jalousie toutes les copines, » disait Betty.

Depuis le début de l'après-midi, les filles étaient déchainées. Elles riaient aux éclats en s'poussant de l'épaule et en se chambrant gentiment. Elles s'étaient alignées devant le stand avec un sceau rempli de balles de baseball ; bien décidées à remporter une peluche géante, grosse comme deux fois leur taille. Olivia semblait la plus déterminée, et elle tirait de ces balles ! Sacré nom de Dieu ! Au bout de la sixième ou septième tentative, Olivia a décroché la timbale en faisant valser toutes les cannettes d'un seul coup sous les hourras du monde qui était là.

C'est là que le miracle s'est produit (mais bien sûr à l'époque on ne savait pas). Lorsqu'Olivia a fait exploser toutes les canettes, elle s'est spontanément levée de sa chaise roulante pour se mettre debout sur ses deux pieds et éclater de joie avec les autres. C'était déjà un truc pas croyable que ce soit cette gamine handicapée qui gagne le gros lot du chamboule-tout, mais voilà qu'en plus elle nous faisait le coup du vrai miracle, en se mettant carrément debout. (Alors qu'à l'époque Olivia, ça faisait bien cinq ans qu'elle était clouée sur sa chaise roulante.)

Enfin bref, au moment où tout le monde a sauté en l'air en dansant et que la gamine s'est retrouvée au milieu du cercle debout, solidement debout sur ses deux jambes j'veux dire, il y a eu comme un silence religieux et toutes les bouches étaient grandes ouvertes et tous les yeux tournés vers elle. (moi j'crois que c'est ce jour là que la gamine a réalisé qu'elle n'était pas vraiment handicapée, mais bon ça c'est mon avis.)

Ensuite tout a été très vite, Rachel a sauté sur sa fille qui s'est laissée tomber dans ses bras comme morte, ou évanouie ; puis sa mère l'a immédiatement remise dans sa chaise roulante pour déguerpir en hurlant à travers la foule. Personne n'a eu la présence d'esprit de leur courir après et elles ont littéralement disparues. Sûrement que Rachel a trouvé une âme charitable sur le parking pour les reconduire en urgence à la maison.

Ça, c'est la seule et dernière fois que j'ai passé du temps avec Olivia parce que dans les jours qui ont suivis, le pavillon rose est resté fermé à double-tour, fenêtres et volets clos. Au bout d'une semaine, quand j'ai fini par recroiser Rachel, elle m'a interdit de m'approcher à nouveau de sa fille. D'après elle, Olivia été atteinte d'une dégénérescence cardiaque et ne pouvait plus faire aucun effort au risque de faire exploser son cœur…

Ce jour là je crois bien que c'est le mien de cœur qui a failli flancher. J'étais effondré d'apprendre cette nouvelle. Putain de journée ! C'est aussi le jour où j'ai signé un chèque de trois cents dollars à Rachel, afin qu'elle puisse emmener Olivia se faire soigner au service de cardiologie de l'hôpital de Springfield.

Maintenant avec le recul, je comprends qu'elle testait juste des noms de maladies pour voir la réaction des gens et ne conserver que les meilleures : les maladies qui faisaient couler les larmes et qui déclenchaient des vagues de compassion ; celles aussi qui coutaient le plus cher et faisaient pleurer les portefeuilles.

Parce que c'était ça le nœud du problème. Pour Rachel, les maladies de sa fille étaient devenues un fonds de commerce hyper rentable. Plus Olivia était au bord de la mort, plus Rachel recevait d'argent : des subventions du gouvernement, du fric des assurances, des dons des voisins, puis de toute la population américaine qui trouvait que : « vraiment non ! Cette gamine n'avait pas eu de chance avec la vie. »

Elle recevait aussi beaucoup de dons en nature,…regardez ! Moi par exemple ! Je leur ai offert le lait pendant plus de cinq ans, et en le payant sur mon salaire de livreur !

« Heureusement, cette pute est morte ! »

C'est aussi pour ça que je suis allé témoigner à la police, pour pas qu'Olivia aille en prison et qu'elle puisse me rembourser un jour, mais apparemment elle ne va pas éviter la sentence. Son avocat, avec qui j'ai parlé, n'est pas optimiste. Ils vont plaider coupable de meurtre au deuxième degré. (Je savais pas qu'y avait des degrés dans les meurtres.)

Alors j'ai bien réfléchi et je me suis dit qu'elles doivent avoir de l'argent caché quelque part. J'en suis certain. Faut voir qu'avec les réseaux sociaux, Facebook, etcétéra, c'est plus des dons qu'elle ramenait avec un petit râteau Rachel, c'était une armée de moissonneuses-batteuses qui récoltaient le blé à échelle industrielle.

Je ne sais pas combien elle s'est fait cette pute sur les trois dernières années ! Mais ça, j'me suis bien gardé de le dire à la police. J'attends que toute cette affaire se tasse et j'ai proposé à Olivia de payer ses frais d'avocat, enfin au moins une partie, en échange de sa maison.

Je vais reprendre le pavillon rose. Personne ne semble comprendre mais y'a que moi qui sait. J'emménage dans deux semaines. Je suis certain que Rachel a planqué une partie du fric dans les murs ou les fondations. Ce flouze il est pour moi et pour tout le lait qu'elles se sont enfilées à mon compte pendant cinq ans.

J'ai calculé, ça fait mille quatre cent vingt-trois bouteilles de lait alors qu'elles crèvent toutes les deux !

« Thanks God ! That Bitch is dead ! »

 

 

 

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