Thé glacial

loinducoeur

Un jour j'ai regardé trop profond dans tes yeux et j'en suis resté sans solution...

Un soir je me suis assis sur les chaises qui font face à la mer bleue, à peine réchauffé par le soleil déclinant de cette fin d'été. Je pensais que revenir sur cette promenade me ferait revivre des instants de douceur. Je pensais peut-être que tu surgirais de nulle part, comme par enchantement, ton rouge à lèvres éclaterait sur ma joue refroidie. 

J'ai eu bien du mal à n'y plus penser tu sais. Le rouge perdu. Dans le blanc des draps qui tentent de m'étouffer cette nuit-là, je traverse des vagues silencieuses. Je me tends à crier mais rien ne bouge, rien ne me sauve de ce péril invisible. L'aube me délivre en me montrant le rivage affaibli, attendri peut-être.

Plus tard, j'ai croisé un regard d'une force crue. Paralysé par le feu, j'ai tenu tête et j'ai souri intérieurement. Tiens me suis-je dis, me voilà prêt à mordre ! Ce bleu m'est venu droit à l'âme. Le rouge s'est enfui de ma mémoire même si j'en ai saisi l'ombre affolée. 

Je ne sais que lire dans cette insistance à me transpercer. Tes yeux sont chauds pourtant et j'en tremble encore au loin. Ce soir, je ne bois pas mon thé à la menthe. Ce soir la mer me laisse sans joie et son odeur m'indispose pour la première fois. Le bleu me glace et la fièvre monte.

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