The voices, dans la tête du tueur.
daniel-m
The voices, dans la tête du tueur.
Un film de Marjane Satrapi, une réalisatrice d'origine iranienne qui a réalisé entre autres « Persépolis » et « Poulet aux prunes » et qui nous prépare « L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire ikéa » tiré du roman éponyme, est une cinéaste surprenante. Elle n'a que quatre films à son actif mais je crois qu'elle n'a pas fini de faire parler d'elle. « The voices » est sorti sur nos écrans en mars 2015 et j'ai emprunté récemment le DVD. Aussitôt vu, aussitôt acheté d'ailleurs car c'est pour moi, le genre de chef d'œuvre à avoir dans sa dévédéthèque. Il existe également en blu ray bien que celui-ci ne soit pas indispensable ou alors pour la qualité du son et le nombre des bonus si tant est que l'on s'y intéresse.
Synopsis...
« Interdit aux moins de 12 ans » (je dirais largement 16, certaines scènes étant à la limite du soutenable)
Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n'est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s'entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu'il apprécie de plus en plus Fiona, la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l'usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire, du moins tant qu'il n'oublie pas de prendre ses médicaments... (allociné)
Si l'on entend beaucoup dire que le cinéma a cessé de nous surprendre, « The Voices » est certainement l'exception qui confirme la règle. Le film débute sur une country musique gentillette en illustrant tranquillement l'univers de cette petite ville de Milton. L'on ne sait pas trop s'il s'agit de celle même qui se situe dans l'Ontario, mais elle lui ressemble. Premier plan ensuite sur Jerry qui semble épanoui à son nouveau travail et dans sa combinaison immaculée rose Barbie. Jerry s'occupe de l'expédition des appareils sanitaires que fabrique dans la bonne humeur la société qui l'emploi. Cette même société prépare également sa petite fête annuelle des employés pour laquelle Jerry est mis à contribution …
L'on fait ainsi connaissance progressivement avec Jerry (Ryan Reynolds) qui a l'air d'être un jeune homme légèrement attardé mais très sympathique, serviable et poli. Il attire même l'attention de certaines de ses collègues femmes qui n'hésitent pas à le draguer… Tout d'abord, si l'acteur Ryan Reynolds a beaucoup été critiqué par le passé pour son manque de consistance et de charisme, il semble en ce moment se rattraper avec des rôles déjantés comme celui ci ou plus récemment dans celui de l'excellent Deadpool. Jerry a une expression ambiguë sur son visage angélique, Jerry tient le soir des discutions soutenues avec son chat et avec son chien. En fait, quelque chose ne va pas avec Jerry …
Je ne vais pas spoiler cette petite merveille, ce serait dommage. Le film est très particulier, c'est tout ce qu'il faut savoir en fait. Voir les choses à travers les yeux d'un psychopathe schizophrène cela a déjà été fait par le passé au cinéma, y rajouter de l'humour et de la dérision, c'est un peu plus rare. On est horrifié au fur et à mesure de l'avancement de l'intrigue, et puis en même temps toutes ces choses, à travers l'esprit malade de Jerry, deviennent presque drôles. Le spectateur sait de moins en moins s'il doit rire ou pleurer ou se cacher les yeux, tellement certaines scènes sont terribles. La virtuosité de l'ensemble tient dans les subtilités de la réalisation et du scénario qui, en nous laissant voir la réalité petit à petit et de plus en plus, en quittant progressivement l'esprit malade de Jerry, amène le spectateur dans une réalité glauque et dramatique .
… La réalité tout simplement, même si elle semble paradoxalement à peine effleurée. Le générique de fin est en soi un véritable feu d'artifice qui nous laissera volontairement ou pas, dubitatif. Haut en couleurs, l'on ne sait pas, tout comme pour le reste du film d'ailleurs, si c'est une farce ou un beau pied de nez au bien et au mal, à Dieu et au Diable ou à tous nos préjugés sur ce qui n'est au final qu'une « maladie » mentale et c'est là qu'est toute l'ambigüité du film et du sujet …
The Voices est pour moi un film intelligent et rare, amorcé par la séduction de la comédie légère américaine et ce, tout en subtilité, sur la fragile limite qui nous sépare du bien et du mal, de la raison et de la folie. Marjane Satrapi a su avec adresse et brio, rendre un sujet dramatique et donc par définition pas franchement rigolo, à faire passer la pilule avec l'humour (même s'il est souvent un peu noir) et le divertissement. Sans vraiment savoir s'il est permis d'en rire ou s'il faut s'en offusquer, voire détourner le regard, ce film est une très belle réussite. Une mention spéciale pour Ryan Reynolds qui y est réellement excellent.
Pour rester objectif, je dirais que tout cela ne sera pas du gout de chacun. Les gens trop terre à terre trouveront le film totalement débile et je pourrais presque les comprendre. Cela dit, avec un peu d'humour (noir), un esprit d'analyse affuté, beaucoup trouveront dans ce film, matière à réflexion. Perso, je suis persuadé que dans l'avenir et avec le recul, « The Voices » deviendra un classique incontournable du cinéma de notre époque actuelle d'en ce moment ! :o) Voire un film culte ! Pour moi ce fut un réel coup de cœur.
Ryan Reynolds est Jerry Hickfang
Gemma Arterton est Fiona
Anna Kendrick est Lisa
Jacki Weaver est Dr. Warren
Prenez soin de vous et méfiez vous des inconnus surtout s'ils ont une belle gueule et une combi rose.
Il existe un livre de je ne sais plus quel auteur : Conversation avec mon chat.
· Il y a environ 6 ans ·A lire, un vrai régal...
Sy Lou
Eduardo Jauregui. Mais bon, là dans le film le type est tellement barjot qu'il tiendrait une conversation avec un stylo :o)
· Il y a environ 6 ans ·daniel-m
Je ne vois pas ce qu’il y a d’original à écouter les chiens et les chats. Les miens parlent tellement que je dois les museler pour avoir un peu de silence. Maintenant il ne faut pas confondre cynophile avec cinéphile. :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
:o)
· Il y a environ 6 ans ·daniel-m
Moi qui adore les chats, qui leur parle...mais bon ça va, je ne m'inquiète pas puisqu'ils ne me répondent pas !
· Il y a environ 6 ans ·Louve
Je leurs ai parlé toute ma vie ! Ils ne m'ont jamais répondu et il n’arrêtaient pas de me regarder !? Les chats ça rend fou :o)
· Il y a environ 6 ans ·daniel-m
En effet, tout passe dans leur regard....
· Il y a environ 6 ans ·Louve
Et méfiez-vous des inconnus parlant au chat : ))
· Il y a plus de 6 ans ·julien-greco