Théo.
prejudice
Il y a encore ce mot dans ma trousse « Ton numéro ? ». Ton écriture arrondie. Tes mains musclées que je surprends dessiner. Il y a tes cris en cours pour attirer mon attention. Notre première soirée. Ton regard qui semblait me découvrir pour la première fois. Ton regard insistant, qui n'a pas pu décrocher. Et puis il y a la façon dont tu l'as empêché de m'embrasser. La première fois que tu m'as fait sentir combien tu aimais me parler. Il y a ta voix au téléphone et ta déception quand je raccroche parce que je n'ai pas le droit de téléphoner. Et directement ton message qui me demande si tu peux me rappeler. Il y a ces bousculades fait exprès au labo. Et mon rire qui te fait sourire et me fixer plus de temps qu'il le faudrait. Je pense à ces blagues que tu fais au moment même où je pense à les faire. Et puis à ta façon de recaler la patronne du p'tit chinois où nous sommes allés manger. J'avais explosé de rire. Il y a notre entrée au bahut où comme dans les films tout le monde nous a regardés arrivé. Tes métaphores. Et toutes ces fois où tu ne réponds pas pour pouvoir venir me voir au bahut et t'excuser. Je pense à la fois où tu m'as comparé à ta drogue et celle où tu m'as tant fait rêver. Et lorsque tu me dis que tu voudrais que ça marche. Quand tu m'invites à danser pour me provoquer. Encore tes métaphores. Il y a ces fois où tu espionnes mes conversations. Et celles où tu la ramènes sur les garçons avec qui je m'entends bien. Je pense à ton soutien face aux problèmes de mon frère. Et puis il y a Disney. Je n'y étais pas préparé. Ces moments quand je t'ignore mais que tu te sens obligé de me parler. Il y a le bal et tes regards en coin. Les premiers que tu tentes alors que ta copine est là. Il y a tes plus grandes peurs que tu partages avec moi et mes mots qui n'ont fait rire que toi parce qu'on est parfois les mêmes en même temps. La première fois que tu m'as appelé Bae. Ou que tu me dessines un cœur sur snap. Et lorsque tu crois que je suis meilleure que toi. Que ça te fais peur. Moi. Me perdre. Toutes ces fois où tu me dis « s'il te plait » ; « s'il te plait ne me sors pas de ta vie ». Il y a cette façon dont tu veux claquer ma main plutôt que de simplement partir puisque on ne peut pas s'embrasser. Il y a ces soirées de kamé auxquelles tu voulais toujours que je vienne. Je me rappelle ta gêne lorsque je suis au premier rang et toi au tableau. Sûrement parce que je faisais exprès de parler fort pour que tu ne vois que moi. Je repense à ta façon de complimenter les autres filles juste assez fort pour que je puisse vous jalouser et puis je pense à ma façon de regarder le gars à côté de toi en t'ignorant durement. A notre jeu. Et puis surtout je me rappelle cette nuit à 4h du matin où mes yeux se fermaient mais où je ne voulais pas te quitter et où tu m'as appris que tu me dessinais. Et la nuit passé je revois encore la nudité exposée. Ce dessin que tu voulais m'offrir et qui m'a tant marqué. Je me rappelle le sentiment de liberté que tu as exprimé après t'être déclaré. Le désir. Celui que tu laissais transparaître en me confiant tes rêves. Ceux-là même dans lesquels tu pensais à me protéger de ton monde. Il y a encore tes photos, tes abdos et tes chemises. Tes confidences. Ton aide même quand je reviens vers toi trois mois plus tard. La façon que tu as eu de te préoccuper de moi par le biais d'autres personnes. Ces fois où enfin tu osais venir me voir mais ce n'est pas toi qui osait me parler. Et les moments où tu sollicitais mon avis, où je pouvais influencer tes choix. Il y a tes compliments, discrets, comme un murmure au moment où je suis la seule qui peut t'entendre. Il y a aussi tes crises de jalousie, celles où tu croyais qu'un autre me plaisait. Je me rappelle cette façon que tu avais de me faire sentir belle. A cela s'ajoute ton énervement lorsque les autres s'interposaient. Ou tu ne sais pas comment faire pour que j'ai confiance en toi. Ces moments qui ravivaient tes angoisses. Je me souviens. Et lorsque tu disais aimer me sentir souriante, comme si tu le sentais au travers d'un simple message. Ce dimanche soir au téléphone où j'en ai oublié de manger alors que tu me parlais de ta banque. Ce jour-là je t'avais encore imaginé avec ta mallette de petit écolier. La fois où en s'isolant tu m'as dit t'être réellement imaginé notre histoire. Je me rappelle ton regard, tu te revivais notre histoire fantasmée où moment même où nous parlions. Mon cœur n'a fait qu'un bond. Et lorsque tu prévoyais de me voir minuit passé « Ou es-tu ? ». Il y a aussi tes réactions lorsque dans mes story je montrais au monde ce que je te refusais à toi. Et lorsque tu changeas ta photo de profil deux jours après que je te le conseille. Tu disais que me voir avec un autre t'affecterais. Qu'il faudrait bien plus d'une semaine. Que m'imaginer embrasser un autre te rendait fou. Je me rappelle que tu voulais regarder un film avec moi, juste pour faire l'expérience de me voir pleurer. Voir qui je suis. Me connaître. Je souris encore quand je pense que tu avais peur que je te blesse. Il y a ton parfum. Tes retards. Nos tentatives. Et toutes ces musiques et ces films que je te conseillais, tu m'as assuré avoir tout écouté lorsque je croyais que tu t'en fichais. Le petit déjeuner que tu voulais tant me préparer. Tu avais prévu de me faire goûter tes alcools hors de prix que je ne pourrais pas retrouver à nos petites soirées. Ton regard sur ma poitrine la seule fois où j'étais en pyjama. Comme innocemment. Et lors de mes oraux. Je me souviens après ces épreuves au labo, lorsque je suis arrivée en cours très en retard, tu étais au premier rang, moi au dernier, tu t'es retourné pour me regarder dans les yeux. Encore. Longtemps. Ton pull blanc t'allait si bien. C'est toi qui m'as souhaité la bonne année. Tu voulais tout découvrir de moi. Tu étais enthousiaste à l'idée de lire ces textes que j'entasse depuis des années déjà. Et cette fois où j'étais triste, tu as cru bon de prendre de mes nouvelles. Tu t'es trahi. Il y a aussi cette manie que tu as d'abord eu de m'appeler « petite » et puis ce surnom... Notre jeu.
Comme tout plein de petits indices que tu as laissés sur ta route, peut-être m'a tu aimé.
Quel fluide ! J'avais hâte d'arriver au bout de ce fleuve émotionnel afin de connaître la fin ! Bravo !
· Il y a presque 8 ans ·veroniquethery
Je vous remercie! Votre commentaire me va droit au coeur !
· Il y a presque 8 ans ·prejudice