Thérapie de choc

Alexandre Papazof

Moins fort que la gégène, mais plus dur qu'une pichenette.

Je ne cesse de t'interpeller, comme une supplique. Accorde-moi un instant, valide par un sourire mes déjections verbales, insulte ma prose égocentrique, je suis ton esclave et tu le sais, tu en joues; que ton regard soit distancié ou amusé m'importe peu, je m'en fous,  ce qui compte, c'est ton regard et lui seul qui me donne à ce moment là suffisamment de force pour remonter le courant irrémédiable qui envoie à la mort l'âme. A cet instant je me sens comme un toxico, j'attends ma dose, et c'est toi qui l'as. Que choisir entre ravaler ma fierté et te supplier, ou me défaire de cette addiction qui me lie à toi. Plier l'orgueil ou briser la chaîne... La réponse paraît tellement évidente que c'est vexant de se laisser aspirer par le côté obscur. Je doute à chaque instant de ma légitimité à vivre, et je passe les instants restants à me considérer comme l'être le plus brillant et le plus lucide qui soit. Je ne sais pas qui je suis, et tu peux m'aider à chercher, tu as un immense pouvoir sur moi, tant que je consents à te le donner. 


Mon pouvoir, tu l'as entre tes mains, et ton pouvoir te revient tant que je ne te le retire point. Retire-moi mon pouvoir,  et tu perds le tien. 

Ce pouvoir, chacun en use comme bon lui semble, et chacun en est responsable. 

Regarde autour de toi ce que provoque ton pouvoir et dis-moi que je te fais chier. Dis-moi que je ne suis plus à ma place, que je n'ai pas à me la jouer psycho à deux balles quand je te dis que ton environnement est ton miroir, que si tu crois que le monde est pourri, en réalité, c'est tes yeux  qui ne voient que les choses pourries, c'est ton cœur qui est pourri, oui ça je peux le dire parce que je suis passé par là, mais toi, est ce que c'est le moment pour toi de l'entendre, c'est une effraction que je fais, et tu es seul, tu es seule, face à tout ça et tu me vises avec ton flingue pour me dégommer et tu as le droit d'y penser, mais si t'es yeux voient la bonté en toi, tu ne me verras plus de la même façon, et tu me remercieras peut-être d'avoir brisé le vase de ta grand-mère. 

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