Thinking about you.

briseis

C'est entre toi, et moi. Et malheureusement, tu ne verras probablement jamais ce texte ...

Est-ce que je t'ai déjà dit, ce que je ressentais ? Je ne sais plus trop. Je ne me rappelle pas la dernière fois où l'on s'est vraiment parlé. Ça me fait mal de l'admettre, mais je crois qu'au fond je ne te connaissais pas tant que ça. Et pourtant je connaissais ton rire et tes regards, tes habitudes, ta démarche et ta façon de gérer les choses avec insouciance. Il paraitrait que j'en savais pas mal sur ton histoire aussi, un peu plus que certains autres, en tous cas. Mais est-ce que c'est tout ce qui fait un individu ? Est-ce que je peux dire que je te connaissais vraiment bien ? J'avais cette étrange sensation de te connaitre par cœur, et pourtant, d'avoir besoin de t'apprendre encore. Il y a encore des choses que je ne comprends pas. Je ne sais toujours pas quand tu mens, quand tu fais semblant, quand tu essaies de me cacher quelque chose. Enfin, peut-être qu'au fond, je le sais, mais que je ne veux pas l'avouer, ou tout simplement que je n'en suis pas sûre. Parce qu'à part toi, qui peut vraiment savoir ce qu'il y a dans ta tête, hein ?
Je me pose plein de questions. Je me demande si tu y répondras un jour. C'est étrange, la façon dont les choses se passent. Ça aurait pu mieux se passer entre nous, c'est vrai. Mais n'as-tu pas dit que tu ne regrettais rien ?
Tous ces regards et ces baisers et ces étreintes qu'on a pu échanger, tous ces mots qu'on chuchotait quand il n'y avait aucune oreille indiscrète alentours. Les disputes aussi, mais jamais en face. Toujours une barrière entre nous, pour m'empêcher surement de te frapper ou bien de t'embrasser parce qu'en même temps, c'étaient des crises de jalousie. Justifiées, même. Comme un coq dans sa basse-cour, tu ne t'arrêtais jamais. J'étais même une de tes poulettes, j'en suis consciente. C'est juste que je n'arrivais pas à comprendre pourquoi. Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce que tu me parles, à moi ? Pourquoi est-ce que tu fais si attention à moi ? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu prends soin de moi, que tu t'inquiètes, comme si j'étais plus qu'un jouet avec lequel tu t'amusais pendant tout ce temps ? Tu n'as jamais cherché à me blesser. Tu essayais même de me protéger, de me rassurer. Pas toujours, c'est vrai. Mais quelques fois tu étais là pour moi.
Je crois bien que je t'aimais. Que je t'aime toujours, d'ailleurs. Et je ne te l'ai pas dit assez souvent, je pense. Je ne t'ai pas assez décrit ce poids qui m'oppressait quand tu n'étais pas là, et la bouffée d'air que tu devenais quand on se rapprochais. Je ne t'ai pas assez parlé des frissons qui parcouraient ma peau quand tu l'effleurais. Cette envie de pleurer de bonheur quand tu me serrais dans tes bras. Les larmes qui roulaient sur mes joues à chaque fois que je pensais à la chance que j'avais de t'avoir eu pour moi juste quelques minutes. C'était mon bonheur à moi. La sensation de voler pendant quelques instants, et la chute vertigineuse l'instant d'après, rude et pourtant indolore. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien de ma vie, je crois.
Et puis on s'est éloignés, pour tout un tas de raisons, je sais, mais ça m'a blessée quand même. Je suppose que toi aussi, parce que tu es resté si calme et si tendre. Parfois je me demande si ce n'était pas avec cette autre fille que tu faisais semblant. Je ne sais pas trop pourquoi, peut-être parce que ce que nous avions avaient l'air plus vrai que votre relation à vous. C'est un peu tordu tout ça, je le reconnais. J'ai mis de l'huile sur le feu, ça aussi je l'avoue. Mais il paraitrait que tu m'as pardonné et que de toute façon, ça t'était égal alors ... Maintenant je me demande : tu ne regrettes rien de ce qu'il s'est passé entre nous, mais je suis partie ; est-ce que tu regrettes de ne pas m'avoir retenue ?

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