To be continued (2017)

kink_hybrid

To be continued / Kink_Hybrid / nouvelle version Mai 2017

… J'aime les calins sans trop rien dire, le peau à peau, la petite chaleur de l'étreinte douce et chaude dans le demi-sommeil semi-conscient, l'odeur de la nuit le matin, fragilités comprises sans commentaire, incluses avec un sourire dans le simple et doux plaisir d'être ensemble, les berceuses de Bob Marley, « little darling come on and stir it up », « don't cry, everything is gonna be allright », contents d'exister et de se reposer en ne faisant rien d'autre qu'une petite bulle agréable,aussi emplis de vraie sagesse que prêts à jeter sur le monde un regard émerveillé, personne qui ne joue au plus fort ni qui ne se victimise, la seule sécurité qui vaille, et tout le monde veut rester au lit…

…. J'aime faire l'amour en s'envoûtant et en s'hypnotisant, l'abandon dans la fusion de l'intimité, les baisers interminables qui affolent les glandes sublinguales, les cunnilingus d'une demi-heure qui donnent des crampes aux mâchoires et qui finissent par des spasmes incontrôlables et des visages aux expressions inouïes, ancrés dans les entrailles de la Terre et le coeur branché sur le firmament, se sentir appartenir à l'espèce comme des animaux érotiques, Sonic Youth, Melody Nelson, Arthur H, les érections pleines et franches qui viennent et qui tiennent toutes seules sans qu'il n'y ait rien à penser, juste laisser couler l'énergie des corps et la puissance des émotions, quand ça transpire l'ovule par tous les pores, éjaculer sans prévoir le moment, que ça parte du ventre pour irradier tout l'organisme….

… J'aime admirer les chiennes, que les putes soient des princesses, les foutre au centre du jeu, sur un petit piedestal temporaire, porter les sacs, ranger les chaussures et les tubes de rouge à lèvres, que ça se retourne dans les restos, que ça bande dans les métros, pour mieux les baiser, les enculer, les remplir jusqu'à la gorge, leur claquer le cul pendant qu'elles me plantent leurs ongles dans les couilles, les serrent fort, tirent dessus et fouillent mon cul, les fister et les faire gicler, les partouzer, les attraper par les cheveux pour les faire passer aux aveux, les gifler puis leur dévorer la bouche, leur cravacher le clitoris… gonfler Narcisse pour mieux le transcender, les opérer psychiquement, les accoucher comme un gynéco pas conventionné, ou bien intensifier leur goût déjà connu pour l'absorption dans le plaisir brut, qu'elles s'y vautrent encore et jouissent d'entrevoir la frayeur des emballements addictologiques, crevant le seuil, passant à la limite pour trouver finalement la lumière crue au bout du tunnel et comprendre que cette dernière ne cesse jamais vraiment d'être là, même quand tout est sombre, qu'elles en foutent plein les draps, sur ma gueule, là où ça part, rien à foutre, c'est bien…

… J'aime l'idée d'être avec une copine gouine, entourées de grosses queues avec des couilles bien pleines, comme une vraie Sissy, lope transgenderisée, fille, femelle, chaussée manucurée maquillée bien épilée, pornstar, pétasse, slut, lolita, espiègle, good girl, bad girl, serviable, douce, vulgaire, dépravée, réclameuse et soulageuse, sur-excitée, huileuse, toujours prête à ouvrir la bouche et à faire défoncer sa chatte ouverte et dilatée… absorptions et remplissages… régulations énergétiques du monde… pouvoirs cachés et contrôles clandestins en douce gynarchie matriarcale…

… J'aime les promenades main dans la main au bord de l'eau, ou dans l'eau, en voiture la vitre ouverte, Debussy, Pink Floyd et des drones de synthétiseur à fond, face à la mer ou aux montagnes, aux champs et aux forêts à perte de vue, goûter le raccord du paysage immense à la source transcendante qui nous habite et nous dépasse sans trop chercher à la concevoir ; j'aime traîner bras dessus bras dessous dans les temples et les monastères, respirer synchro et chanter des mantras en harmonie ; déambuler ensemble à travers les interstices urbains, les friches industrielles techno-indus, les zones, les ponts, les jonctions et les non-lieux, près des boulevards périphériques, dans les ascenseurs de buildings aux vitres translucides, dans les gares et les airports, regarder l'humanité en mouvement qui passe, naît, vit, meurt, avec sa meute de petites étincelles fugaces - chairs, organes, pensées, actions, émotions, amours et haines, bêtises et intelligences, laideurs et beautés….

J'aime les oeufs cosmiques, les serpents enroulés, et quand des amis m'écrivent que « nous pourrions travailler l'aspect créatif des situations »…

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