Tohu Bohu en point de vue

Fait de bric et de broc, je me perds et me disloque. J'ai trop de pensées qui s'agglutinent, qui se mutinent et s'entassent en un amas salace d'incohérences psychiques. Parfois je rêve, parfois je pense, parfois j'oublie. Et toute cette addition me donne la résultante d'un fouillis, d'un brouhaha silencieux, d'une foule d'idées sans destinée. Et je m'y perds, je m'y retrouve, je m'y abandonne sans retenu car je sais qu'au fond je serai libre de vivre. Mais dans la forme, nous sommes tous des mitards, au titre de zonard du monde.

Tu sais, j'ai parfois l'impression que tout n'est qu'omission, qu'on ne s'autorise pas à rire de tout, à parler de vous, à s'indigner du moindre coup, alors je me disloque, je laisse filer les idées au bout de mes « si jamais ». Mais non non, non ! Tu n'es pas là, je ne suis pas toi, tu ne vis pas ça, et on crie dans ce foutu bordel qu'un jour on aimerait avoir des ailes.

En fait, on sait pas où on est, on ne sait pas ce qu'on fait, on sait juste qu'on y va, à tour de bras, à bras le corps, le corps en vrac, l'âme patraque. On se donne le gout de la chose, on se donne à toutes ces pensées moroses. En fait, on est rien qu'un engrenage qui se détraque, qui ripe, qui se bloque. On croit tout maitriser, que la vie c'est une suite logique d'événements cognitivement tacite. Mais c'est juste un semblant, une pensée dans le temps.. On se donne raison pour se laisser vivre.

Au fond. On a pas changé le monde. On l'a juste altéré.

Reste à cesser de se disloquer pour s'y retrouver.