Tomates forever

Je sais que cela peut paraître étrange mais, depuis toujours, je suis fascinée par la tomate. Mi-fruit, mi-légume, j'en mange des vertes et des pas mûres, des rouges, des noires, des jaunes, olivettes ou cerises, de Marmande ou de Crimée. Je les déguste en purée, coulis, confiture, farcies ou rôties, en jus ou en cocktail... et en soupe. La soupe de tomate et le velouté, chauds ou froids, faits maison ou lyophilisés... j'en rougis de plaisir à la simple évocation.

Mes parents se rappellent m'avoir retrouvée, endormie, au pied des rangs de tomates dans le jardin du grand-père, à l'ombre des rares feuilles et des balles rouges, gorgées de soleil. L'odeur dégagée par les tiges de la plante, que l'on sent lorsque l'on détache le fruit, est restée gravée dans mes sens et ma mémoire.

Aujourd'hui, le rouge et tout ce qui est indice de ce légume-fruit m'est précieux. Cela me calme, me renvoie à la plénitude de ce potager, lorsque tout était simple. Et donc oui, JE suis celle qui prend le potage à la tomate dans le distributeur. Parce que, même si les arômes sont reconstitués, cela m'apporte un peu de chaleur, de douceur quand le monde extérieur se révèle hostile, froid et complexe. Je ferme les yeux, j'oublie les grumeaux, et je suis là, baignée de soleil à l'ombre de mes astres juteux et acidulés. Tout redevient simple pendant un instant. J'attends juste que l'on m'appelle pour le goûter, ou le dîner...

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