TOOL'monde est bienvenu !
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Tool est un château labyrinthique. Lateralus, leur troisième album sorti le 19 mai 2001, convoque un psychédélisme appuyé par les scansions guitaristiques d'Adam Jones et la batterie tribale de Danny Carey. Ainsi, nous passons la porte de l'édifice en proie à la fièvre, craintif des beautés à venir. Nous voilà dans le vestibule de la bâtisse où Tool nous accueille avec The Grudge. La musique bourdonne comme les ailes de milliers d'insectes. Leur vol est régulier, hypnotique, tandis que la voix enivrante de Maynard James Keenan se fond dans leur battement d'ailes, pour s'en détacher brusquement et augmenter alors notre transe par degrés. Plus tard, nous voilà jetés dans la chapelle de la demeure : le parfum monacal du titre Parabol nous laisse assister à une paisible messe de religieux au pas lent et aux gestes lourds du respect d'une Grandeur incertaine. Puis l'on entend rugir les premières notes de Parabola : le parterre se fissure, les moines se défroquent et se désarticulent dans un sabbat rougeoyant, exhibant les flétrissures de leur corps et les grattant jusqu'au sang comme les instruments d'un récital de douleur. Viendra la chanson Lateralus : nous sentons doucement battre notre cœur. Nous sommes vivants. Nous voilà dans la chambre d'enfant. Et nous réalisons que c'est la nôtre. Notre corps est blanc et petit. Tout cela est bien trop vaste ; il reste tant de pièces à visiter : The Patient, Schism, Ticks & Leeches... Nous irons. Encore et encore.