TOUS LES MATINS DU MONDE

noctambule

Dans une austère bicoque,

un cahier de maroqu-

-in rouge sur une table,

où le maître indéniable

de la viole notait ses compositions

en pensant à sa femme à qui il

vouait une véritable dévotion...

sans se consoler du soir d'avril 

qui la vit s'en aller dans la tombe...

c'était monsieur de Sainte-Colombe...

le Tombeau des Regrets 

est son autodafé...

gaufrettes enroulées,écrasées,

dans la main d'un ange envolé...

elle l'écoute 

l'écoute

jouer...

le doigt sur un sourire silencieux,

revenant d'un passé merveilleux...

le vin s'est vidé,

le biscuit croqué...

est-ce ce qui s'appelle 

devenir fou?

est-elle réelle,

roulant sur sa joue,

cette larme

désarme

hante...

il joue cette musique

aux maintes inflexions,

dans l'instant magique

qui,seul,lui donne raison...

les Pleurs

résonnent dans la cabane...

les heures

s'abandonnent aux diaphanes

apparitions

qu'emporte,note à note,

la Barque de Caron...

puis coulent de l'instrument

jusqu'au fond de l'étang...

le vent dans les saules,se tait...

un ange a passé...

toute une vie vaut cet instant d'amour...

tous les matins du monde sont sans retour...

-le 16/02/2010-

(en hommage au roman de Pascal Quignard -à qui j'ai pris le dernier vers de ce texte- et au film de Alain Corneau ainsi qu'à Jordi Savall... et tous les comédiens!...) 

  • Très bel hommage à un très grand roman, film et personnage. Le mien, écrit en 2009, arrive bientôt sur wlw, en espérant qu'il ne fera pas ombrage au vôtre. Merci.

    · Il y a environ 7 ans ·
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    enzogrimaldi7

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