Tous mes chemins mènent à elle

Mes yeux se fermèrent instinctivement et je laissa mon âme vagabonder. Elle survola la cime des forêts et s'enroula dans le sable chaud d'une fin d'après midi. Elle s'engouffra dans la puissante houle des vagues et s'égara dans le ciel imprégné des couleurs chatoyantes d'un coucher de soleil.

Mes poumons prirent une bouffée d'air. Je le sentis. Ce mélange si particulier de pomme de pin et de fraîcheur, ce mélange salé et sauvage de pureté.

Mes doigts glissèrent dans l'eau bleu et agrippèrent une poignée de petit cailloux polis par le temps. Ils étaient témoins depuis des années des vas et viens de l'océan et des gens, et de la vie, et du temps, indéfiniment.

Au plus profond de moi, je ressentais cette âme. Parce que oui, cette ville avait une âme. Chaque chose, chaque lieu, chaque couleur lui rendait hommage. Les briques rouges des maisons, le clocher de l'église, les pavés des rues, les graviers des sentiers, c'était elle. C'était son identité. Elle avait apposé sa marque dans le regard des gens et sur leurs visages souriants.

Soulac a partagé ma vie comme j'ai partagé la sienne. Elle a suivis mes hauts et mes bas comme une ombre de laquelle on ne peut se détacher. Loger sur ce bout de terre au confins du monde, elle a été un doux songe apaisant quand la tempête faisait rage.

Dans mon esprit raisonne encore les échos de mes plus beaux souvenirs, de mes plus belles rencontres, de mes plus belles émotions.

Mon regard se perd souvent dans les tréfonds de ma pensée où est rangé a jamais une collection d'image bien particulière. Celle là même qui raconte l'histoire d'une vie que j'ai menée et aimée, espérée et appréciée. Une vie parallèle, un rêve éveillé.

Soulac m'a offert le plus beaux et précieux des cadeaux. Une jeunesse. Oui, Soulac m'a offert une jeunesse heureuse et paisible au côté de ma famille et de mes amis, où chaque jour offrait sont lot de surprise. Mes yeux s'ouvrirent brusquement et un sourire éclaira mon visage. C'était comme si elle ne me quittait jamais. Soulac faisait partie de moi. Je savais que tous mes chemins mèneraient a elle.