Hier, c'était : « Est-ce qu'on peut rire de tout ? » Et aujourd'hui, c'est : « Est-ce qu'on peut tout dire ? ». Et demain je dirai: « On peut dire ce qu'on veut, mais la réponse est non. Et de tout temps. Parce qu'on n'a pas le temps, parce qu'on n'a pas l'envie, et toute une vie ne suffit pas ».
Et je dirai aussi : « On a beau dire, on a beau faire, il y aura toujours quelqu'un pour vouloir te faire taire si ta parole est belle, trop belle pour lui, te faire taire pour toujours s'il sent que ta parole menace le sens même de sa vie ». Et je dirai aussi: « On ne peut pas tout dire sans risquer sa vie, sans risquer sa peau, ou au moins quelque chose de son corps ». Et je dirai encore : « On ne peut rien vivre sans risquer sa vie ».
Et je dirai enfin : « Je me souviens d'une femme. Et je l'entends encore me dire: « A moi, tu peux tout dire » ». C'était ma mère.