TOUT VA TRÈS BIEN MAMIE
franck75
TOUT VA TRÈS BIEN MAMIE
Allô ! C’est mamie... Qui c’est à l’appareil ? Chloé... Bonjour ma chérie, tu vas bien ? Tu as passé une bonne journée à l’école ? Oui ? Ta maman m’a dit que tu avais de très bonnes notes ce trimestre. Elle est fière de toi, tu sais, et moi aussi. Écoute, je ne veux pas m’avancer mais je crois que tu auras un très beau cadeau pour tes sept ans... Oui, c’est ça, la trousse d’infirmière avec la blouse et la coiffe... Qu’est-ce que tu dis, c’est dommage que tu ne l’aies pas déjà, tu aurais pu t’en servir aujourd’hui... Et pourquoi donc, ma chérie? Tu es tombée en revenant de l’école, et tu t’es fait mal au genou... C’est pas grave au moins ? Qu’est-ce qu’elle a dit la baby sitter ? que c’est une blessure superficielle... Ah bon, je suis rassurée... Bridget est une perle et ta mère et moi lui faisons entièrement confiance.
Et à part ça, mon petit, tout va bien ? À peu près ! Bon, tu me passes ton frère, je te fais un gros bisou... Allô ! Jonathan, comment vas-tu, mon chéri ? Pas mal !... Tu es toujours le premier de la classe ? Je te félicite, mon ange, à neuf ans moi aussi j’étais la plus forte... et ta mère aussi du reste. Ta sœur m’a dit pour son genou, j’espère que ce n’est pas de ta faute au moins... Vous aimez tellement vous disputer, tous les deux. Comment ? Elle courait trop vite ! Et pourquoi donc ? C’est Bridget qui vous tirait par la main... Mais... pourquoi, mon chéri ? Elle était pressée de rentrer ? Vous aviez besoin de quelque chose ? Tu dis quoi ? Quelqu’un vous poursuivait ! Mais qu’est-ce que tu racontes ? Après il est entré dans l’immeuble et il a sonné à la porte... Mais enfin, mais c’est insensé ! Et vous n’avez pas ouvert, j’espère. Ouf. Tu m’as fait peur. Et c’était qui ce type ? Comment il était ? La baby sitter a prévenu la police ? Comment ! C’est... l’instituteur ! M. Melchior... Mais enfin, qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Qu’est-ce qu’il voulait ? Il voulait parler à Bridget... Mais comment ça, il la connaît ? Allô ! Jonathan ? Ah c’est Chloé... Chloé, réponds-moi clairement, je t’en prie, qu’est-ce qui se passe avec l’instituteur de Jonathan ? Bridget le connaît ?... Elle l’a rencontré en venant vous chercher à l’école... Ah bon. Et maintenant ils sont... copains... Tu veux dire que Bridget est la petite amie, oui, la copine de M. Melchior ?... Eh bien c’est du joli... Tout ça ne me plaît pas beaucoup, il faudra que j’en parle à vos parents, et il faudra prévenir l’école aussi...
Mais, dis-moi, ma chérie, si Bridget et M. Melchior se fréquentent, pourquoi est-ce qu’il la poursuivait ? Il veut sortir avec elle, mais elle elle veut plus... Ah bon ! Les choses évoluent vite apparemment... Bridget a dû se rendre compte que tout ça n’était pas très sérieux... il était bien temps. Et avec tout ça, vous avez pu faire vos devoirs, tous les deux ?... Qu’est-ce que tu dis ? C’était difficile à cause de Bridget et Jean-Marc... Jean-Marc ! C’est qui Jean-Marc ? M. Melchior ! Mais tu m’as dit tout à l’heure que vous ne lui aviez pas ouvert ?... Au début, oui, mais après il tambourinait contre la porte et Bridget l’a laissé entrer. Bon, ça suffit ! Chloé, passe-moi ton frère...
Allô ! Jonathan, qu’est-ce que c’est que cette histoire avec Bridget et ton instituteur ? Qu’est-ce qui s’est passé exactement ce soir ? Et ne me cache rien, s’il te plaît !... Bridget et Jean-Marc se sont disputés, oui, puis après ça allait mieux, et ils sont allés, où tu dis ?... Dans la chambre de... papa et maman ! Mais enfin, mais c’est pas vrai ! Ils sont cinglés ces deux-là ! Comment ? On entendait des petits cris dans la chambre comme si Bridget avait mal... Mais c’est insensé, cette fille qui paraissait si bien, un peu trop jolie certes, mais enfin éduquée... et cet instituteur, avec son air réservé! Il va y avoir des conséquences, tu peux me croire !... Mon dieu, que d’émotions vous me causez, les enfants ! J’espère au moins que c’est tout pour ce soir, je crois que j’ai eu mon compte...
Qu’est-ce que tu dis, Jonathan ? Il y a encore quelque chose... Seigneur, et quoi donc ? Ah c’est toi, Chloé... Je t’écoute, parle ! Jean-Marc était avec Bridget dans la chambre quand votre père est arrivé ! Et qu’est-ce qu’il a fait ?... Il les a chassés tous les deux, j’espère ? Qu’est-ce que tu dis ? Votre père est entré dans la chambre, et il y a eu des hurlements, et quand votre père est revenu au salon, il avait les mains toutes rouges... Mon dieu mais c’est horrible ! c’est affreux ! Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Il a tué M. Melchior !! Mais... pourquoi a-t-il fait ça ? Si tu sais quelque chose, Chloé, dis-le moi, je t’en supplie !... Papa allait avec Bridget... Comment ça « allait » ? Tu veux dire que ton père et Bridget... Oh mon dieu, quel salaud ! J’ai toujours pensé qu’il ne méritait pas ma fille, mais là !... Un salaud, et un assassin à présent ! Mes pauvres enfants, comme je vous plains !...
Mais... et la baby-sitter, il ne l’a pas tuée au moins, cette petite garce ? Comment ? Il s’est disputé avec elle, puis après ça allait mieux et ils ont préparé une grande valise avec plein d’affaires... Oh non ! C’est lamentable ! Et il s’est enfui avec elle, hein, c’est ça ? Il vous a abandonnés là ? Quel salaud, mais quel salaud ! Allô ! Ah Jonathan ! Oui, je t’écoute... Alors, ils sont partis, hein, et maintenant vous êtes là, tout seuls, effondrés de chagrin... Comment ? Ils n’ont pas eu le temps de s’enfuir... Votre mère est arrivée avant ! Catherine! Mon dieu ! J’espère qu’ils ne lui ont rien fait, ces deux monstres ?... Rassure-moi, mon garçon, qu’est-ce que tu dis ? Quand elle a vu votre père et Bridget avec la valise, elle est devenue folle !... Elle a pris un couteau dans la cuisine et elle les a poignardés tous les deux... Oh non, pas ça !... Ma pauvre Catherine, pour un instant d’égarement, elle va passer le reste de ses jours en prison !... Je n’ai pas mérité ça...
Mais où est-elle ? Que fait-elle maintenant ? Elle doit être anéantie... Dis-le moi, Jonathan, tu es son fils, mais je suis sa mère... Qu’est-ce que tu dis ? Après avoir tué votre père et la baby-sitter, elle a ouvert la fenêtre et elle a sauté... Nooon ! ma pauvre fille, ma petite Catherine, pauvre de moi !... C’est trop affreux ! Qu’est-ce que tu dis, mon enfant, je ne te comprends pas à cause des sanglots... Tu ne sanglotes pas, tu rigoles... Aujourd’hui on est le 1er avril... Oh non, les enfants, vous m’avez eue cette année encore ! Vous finirez par tuer votre grand-mère...
bine ecris j'aime
· Il y a plus de 11 ans ·Gerard Bordes