Toutes les leçons du monde

Je n'étais pas née lorsque Patrick Bruel a sorti son album "Alors regarde", en 1989. Mais, du plus loin que je m'en souvienne, ma maman a toujours chanté Patrick Bruel. Que ça soit dans la cuisine, en conduisant ou avant d'aller à ses concerts, elle chante.

Depuis quelques mois, je chante avec elle sur ces paroles qui peuvent sembler, au premier abord, simplettes. Mais avez-vous vraiment écouté ?

J'ai grandi avec cette "Fille de l'aéroport" et ses yeux bleus, comme certains grandissaient avec Johnny Depp ou George Clooney.

Avec "Alors regarde", j'ai appris qu'il fallait croire en ses rêves, comme l'avait fait Patrick Bruel. Puis, plus tard, c'est grâce à "Même si on est fou" que j'ai appris à ne pas tenir compte du regard des autres, à vivre comme je l'entendais.

Dans "Casser la voix", Patrick Bruel m'est finalement apparu comme le premier à se révolter contre la race humaine elle-même, ses déboires et ses ébauches, ses brouillons, tout ce que les Hommes reprochent aux autres sans se le reprocher à eux mêmes.

Mais c'est "Place des Grands Hommes" qui m'a enfin appris l'une des valeurs les plus importantes : l'amitié. Dans les essais de l'adolescence, on est tous un peu effrayés par le changement et la marque qu'on laissera sur terre. Patrick Bruel a réussi à m'apaiser et à me réconcilier avec moi-même.

Je pourrais continuer à vanter les mérites d'un album de platine, mais je vais vous laissez l'écouter et apprécier des paroles qu'autrefois peut-être, vous n'aviez pas comprises.