Traversée

Demain, je vais recevoir un colis. Je vais aussi repasser la frontière. Encore une fois, rejoindre Barcelone. Les revoir. Me douter de ce que je veux faire plus tard. Mon rêve, déjà perdu, me poursuit. Je sais où je veux finir ma vie. Là bas, au bord de cette caldera. Perdue mais en paix et quelque part, retrouvée en elle même. Mais, hélas, il aurait fallu déjà mettre une option. S'époumonner dans le silence pour récupérer ses murs si vieux. Si beaux. Si uniques. Si humains.

Il manque les mots ce soir. Savoir que dire, quel message faire passer, comme toujours. Mais ce soir, rien ne vient. Seulement l'épuisement de la carcasse et la profonde tendresse d'un chat sable qui me suit dans mes pérégrinations qu'elles soient mentales comme géographiques. Il miaule un peu quand ça secoue trop mais en général, il fait éponge.

Je continue à être épuisée par mon inadéquation sociale et l'incroyable indifférence dans laquelle on navigue toutes à vue. Écoeurant.