Triste réalité

lanimelle

« Triste réalité »
 
j'ai couru et j'ai mis un grand coup de latte dessus pour la refermer en tournant vite fait le verrou
- Ouvre cette putain -- de -- Porte!!!! il hurla
et puis sa voix disparu brutalement
c'était déjà trop tard j'étais enfermée
à double tour
enfin ailleurs, je n'étais que les battements de mon truc là, fou, dans ma cage thoracique
j'étais enfin derrière la paroi du mur, du bois, de l'air qui m'entourait, de ma peau et de tout ce qui pouvait continuer à exister dehors, de l'autre coté de moi.
en premier ce fut les vomissements, une lave abjecte, les acides dans le conduit et le gout acre dans la gorge ensuite la bouche pleine, qui s'écartèle pour laisser aller la marrée, l'abondance du dégoût et des souvenirs qui sortent en spasmes des entrailles.
ce fut long
éprouvant
voir ce qu'il y a de pire en vous est démentiel
c est un peu comme laisser la porte ouverte aux fantômes
et les laisser danser sur votre ventre dur
devenu un marbre de terreur
en second ce fut
l'inertie
en vie mais sans vivre
dans les étaux de l'impalpable soi refoulé
dans le désir que l'âme s'arrache du corps
que tout s'arrête
l'instant, leur pieds
la lourdeur de la confiance éclatée à coup de pierre
une fois
deux fois
dix fois
et se dire que ce n'est pas le reste du monde qui tourne mal
c'est soi
soi et les morceaux qu'ils restent
avec le temps on perd des choses et
on en gagne d'autres
c'est le jeu
le jeu de vivre
de prendre des risques
d'aimer
follement
l'autre.
c'était par amour
le mur
la porte et le verrou
c'était par reflex aussi
C'est plus facile la fuite en solitaire.
Avant de revenir je me demandais si tu serais encore là
Derrière la porte
La distance me semblait si grande
De mes yeux à la porte
Quelques mètres
On est jamais si loin des gens qu'on aime
A quelques pas
Enlisé
Infecté
Englué
Par autre chose que l amour
« La triste réalité »
 
L animelle
 
Px : toujours en phase 2
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