Trouver l'amorce
aile68
Trouver l'amorce d'un texte, le poser sur l'enclume et le forger en forme d'épée acérée. C'est en forgeant que l'on devient ami avec le travail bien fait, garder assez d'énergie pour le reste d'une journée que l'on veut maîtriser mais ça ne sera pas toujours le cas alors on se parle à soi-même pour se donner du courage, les mots me manquent parfois pour dire la quintessence d'un "jeu t'aime", oui l'amour est un drôle de jeu, amnésique ou au contraire un jeu de pleine conscience où l'on se voit tel qu'on aimerait se voir, sauvage ou au contraire docile, non pas docile, surtout pas.
Entre les trémolos de l'amoureux et la fuite en avant de la jeune fille qui veut rompre, il y a le courage de vaincre par le sourire ou par les mots qui remontent le moral, la pente, une vie difficile dominée par un je ne sais quoi de beau et de léger, une harmonie que l'on recherche dans chaque coin d'une maison de coton. A cinq heures du matin commencer une année de lumière, de victoires où la gentillesse n'a pour ambition qu'un don de plus pour le défavorisé, celui qui a gardé la tête hors de l'eau, on comprend cela mais y en a qui ne supportent plus la misère, la pauvreté, qui n'osent plus les affronter...
Brûler ses diplômes, brûler ses papiers, vivre pour quoi, vivre pour qui, pour des paroles suspendues en l'air, pour le plaisir, y a toujours un mot qui m'échappe, qui me fait faux bond mais qui me vient ensuite dans un souffle, une petite révélation. Qui écrit quand on écrit, cette part sombre ou claire de nous-mêmes qui fait qu'on veut que ce soit ainsi ou ainsi, qui accepte ou refuse les aléas d'une vie qu'on dénonce ou qu'on aimerait plus douce moins cruelle. Dilettantes, autodidactes ou au contraire affaiblis, amoindris y a des sourires qui continuent à se former sur les lèvres, lumineux, pâles ou éteints.
Tout ranger, tout déranger, je préfère tout ranger, le repos d'une pièce propre, brillante comme un sou neuf. J'ai des réserves pour mille ans encore, je peux encore briquer, laver, nettoyer, pas de problèmes, il y aura de la poussière pour cent milles ans encore! Protéger les meubles, les fauteuils avec des draps blancs, ceux d'un trousseau jamais utilisé, parfois on ne devrait pas se marier, on devrait rester tranquille dans son coin ou pas, l'armoire pleine d'un linge de dentelle et de broderies faites par une vieille tante ou par des cousettes consciencieuses et généreuses.
Heureuse sois tu de savoir encore déposer des jolis mots. Je n'en suis plus capable, ... j'ai perdu le fil.
· Il y a 11 mois ·daniel-m