Tu as faim ? Je m'en contrefiche !

Sébastian Poulain

Petite promenade en ville, un panneau tenu par un SDF où il est inscrit "J'ai faim" attire mon attention. Allant vers lui, je me permets de lui dire, vu qu'il ne me semblait pas en surpoids : Vous savez, les gens normaux n'ont pas faim à 9h30. Escroc !

Un humour de merde, certes, comme à mon habitude. Mais la problématique de la prolifération des personnes n'ayant pas de toits est très préoccupante. La misère est partout : dans les pays du tiers monde, dans les usines de textiles où enfants travaillent pour pas un rond, les pays décimés par les guerres et conflits, etc. Elle est également chez nous, et nous devons cesser de se rendre aveugle à chaque main tendue pour une petite pièce, à des pancartes où s'écrit la détresse. Il est facile d'être consterné, révolté, triste sur son fauteuil regardant le journal télévisé ; il en est autrement quand on voit la misère en face et qu'on l'ignore. Nul n'est obligé de donner une petite pièce, mais un sourire ou une parole donnée en retour peut être bénéfique à la personne. A l'heure de individualisme, osons son contraire.

Victor Hugo déclara un jour : "Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère."

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