Tu la sens

sylvertia

Tu la sens
Monter en toi

Comme le lait qui bout
Comme le lait qui déborde bientôt
Qui dégouline de partout

Alors qu'il est bien trop tard
Bien trop tard pour arrêter
Stopper la machine qui s'emballe
Encore et encore
Jusqu'à l'infini
Qui te ronge
Te ronge encore
Et toujours
A petit feu
De l'intérieur
Sans issue

Tu la sens la colère
Celle qui depuis qu'elle t'étreint
Jamais plus ne te lâche
Celle qui va te tuer
Celle qui aura raison de toi
Un autre jour de désespoir
Qui te fera commettre l'irréparable
Comme depuis toujours
Juste en un peu pire
Juste en un peu moins réparable

Celle qui détruit déjà tout
Toute relation
Sans honte
Celle qui te sabote
Dont c'est l'unique but

Tu la sens cette connerie que tu fais ?
Tu le sais, non ?
Au fond de toi
Qu'il est déjà trop tard
Qu'elle a encore gagné
Que tu as encore tout cassé
Que tu ne fais que te donner
Tu le sens, non ?
Que tu es sale
Depuis si longtemps déjà
Qu'elle t'a éloignée
Isolée
Et que tu l'as juste cautionné
Alors que plus elle te détruisait
Plus tu lui cédais
Plus elle te coupait de toi-même

Oui, essaie d'avaler tes larmes
Maintenant que tu es blême
Maintenant que tu as encore choisi les armes
Que l'amour au loin s'en est allé
Tu le sens ce vide
Cette boule dans ta gorge
Cette âcreté dans ton âme
Cette stupidité
Qui te laisse là hagarde
Les yeux bouffis
Avec elle à tes côtés
Le désespoir en prime
Le billet de non retour dans ta poche
Tu as cédé
Comme une droguée
L'overdose, c'est lui qui l'a faite
Parce que toi jamais tu ne t'arrêteras
Autour de toi
Tout le monde tu détruiras
Jusqu'à ce que la solitude soit une nouvelle amie
Plus terrible encore
Complotant davantage

Tu comprends maintenant ?
Qu'on retire la casserole du feu à temps
Plutôt que de mourir bêtement

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