Peur gauloise

luciel

Il y a celui qui remonte son col d'un geste sec et continue sa route le menton collé sur sa poitrine.

Il y a celui qui dans un enchaînement mécanique sort d'on ne sait où un parapluie providentiel et l'ouvre avec une grâce toute militaire.

Il y a celui dont le cerveau est si plein d'autres choses qu'il n'a pas reçu le message nerveux lui indiquant qu'il est trempé.

Il y a celle qui couine en protégeant son brushing avec un magazine tout en trottinant gauchement.

Il y a celui qui accélère le pas de manière imperceptible.

Il y a celle qui sursaute, s'étonne et, avec un air très concentré, déplie sa main, qui à cet instant précis est devenu un appareil de mesure météorologique des plus précis.

Il y a celui qui, au ras du sol, jubile à l'idée de slalomer entre les gouttes et de sauter dans les flaques.

Il y'a celui qui a l'air d'aimer ça avec son petit air enjoué et son pas léger.

Il y'a celui qui maudit le ciel en le gratifiant d'un regard haineux.

Il y a celui qui jure à voix haute avec des accents de fin du monde.

Il y'a ceux qui s'en foutent, ou qui font bien semblant.

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