Un amour impossible

vanesse

Laëtitia garait sa voiture sur le parking près de l’église. Il y avait beaucoup d’autres voitures. Un grand nombre d’invités étaient présent à la cérémonie. Elle ouvrit la portière de sa voiture pour en sortir et mit ses lunettes de soleil sur son nez. Laëtitia se dirigea en direction de l’église. Comme elle le pensait, il y avait un grand nombre d’invités, beaucoup de personnes qu’elle ne connaissait pas. Ils étaient tous vêtus de robes et de costumes neufs. Laëtitia avait sorti de son armoire, sa plus belle tenue. C’était une robe noire, à larges bretelles qui lui arrivait juste au-dessus des genoux. Elle avait fait lisser ses cheveux frisés et les avait coiffés en chignon dans lequel était planté deux baguettes chinoises. Les hommes se retournaient sur son passage et les femmes la regardaient jalousement, en se demandant qui elle était. Mais Laëtitia ne s’en préoccupait pas. La voiture des mariés était arrivée, c’est le moment qu’elle attendait avec impatience. Depuis dix ans qu’elle voulait revoir Arnaud. Dommage que se fut le jour de son mariage. Malgré toutes ces années à essayer de l’oublier, Laëtitia n’avait jamais réussit à le faire. Le cœur de la jeune femme battait si fort dans sa poitrine qu’elle n’osait pas bouger de peur que celui-ci explose. Pourtant, Laëtitia avait une immense envie de courir vers Arnaud et enfin se blottir dans ses bras. Elle en oubliait presque la jeune femme blonde vêtue d’une ravissante robe de mariée. Celle qu’Arnaud avait choisie pour être son épouse et la mère de ses futurs enfants. Laëtitia ne vit pas l’homme qui se tenait près d’elle et qui l’avait reconnu. Il l’attrapa par le bras et l’emmena à l’écart au moment où les futurs mariés sortirent de la voiture.

-        Tu ne devrais pas être ici Laëtitia, lui dit le jeune homme.

Cette phrase sonnait comme un avertissement.

-        David, lâche-moi, lui répondit-elle.

Laëtitia l’avait reconnu, c’est un ami d’Arnaud. Ils se connaissaient depuis l’enfance. David lâcha prise.

-        Je ne pense pas qu’Arnaud t’ai invité. J’espère que tu n’as pas l’intention de faire annuler ce mariage, lui dit David avec un regard sévère.

-        C’est moi qui devrais être dans cette robe. Tu le sais aussi bien que moi ! Si sa mère n’avait pas décidé de l’envoyer étudier à l’autre bout de la France pour l’éloigner de moi, on serait toujours ensemble, lui répondit Laëtitia qui sentait les larmes montait.

-        Bon sang Laëtitia, tu n’as plus quinze ans !

Cette phrase rappela à Laëtitia une conversation douloureuse qu’elle avait eue avec sa mère. Cette dernière voyant sa fille unique sombrée un peu plus chaque jour avait voulut la faire réagir. Elle lui avait juré que la douleur finirait par s’effacer. Mais celle-ci était revenue aussi vive que le jour où son amour était parti.

-        Une promesse est une promesse, lui rétorqua-t-elle.

Voyant que la jeune femme était déterminée, il capitula.

-        D’accord, soupira David. Reste à côté de moi, les autres invités croiront que tu m’accompagnes. Mais ne fais pas de scandale pendant la cérémonie, la prévint David en la menaçant de son index.

-        C’est promis, assura Laëtitia.

Pourtant, elle avait une forte envie de hurler qu’elle aimait Arnaud et elle était convaincu que lui aussi l’aimait toujours. Mais Laëtitia ne fit rien et essaya de contenir ses sentiments pour quelques instants seulement. Elle était désolée pour la future mariée mais son bonheur ne sera que de courte durée.

Laëtitia et David décidèrent de s’assoir sur le bord d’une rangée au fonds de l’église. Les mariés s’apprêtaient à entrer chacun leur tour. Laëtitia n’avait pas enlevé ses lunettes de soleil, elle ne voulait pas qu’on puisse la reconnaître pour le moment. C’est le marié et sa mère qui entraient les premiers, Arnaud souriait à ses invités. Lorsqu’il passa près d’elle, Arnaud fut étonné de voir une jeune femme aux côtés de son ami. Il regarda David et posa un regard interrogateur sur celui-ci. Arnaud ne semblait pas avoir reconnu son amour de jeunesse et se demandait où son ami avait pu rencontrer cette femme au charme troublant. Le regard troublé d’Arnaud semblait ravir Laëtitia. Il ne l’avait pas encore reconnu, c’est bien pensa-t-elle.

Pendant toute la cérémonie, Laëtitia ne dit mot mais elle soupirait d’impatience. La jeune femme amoureuse essayait de réfléchir au moment où elle pourrait parler à l’homme qui faisait battre son cœur. Mais celui-ci passait une alliance au doigt d’une autre femme. Laëtitia avait rêvé tant de fois à son mariage avec Arnaud. C’était bien avant qu’elle apprenne son retour en ville et qu’il allait se marier avec une autre femme qu’elle.

Arnaud aurait dû être l’homme le plus heureux en ce jour, mais ce n’était pas le cas. Sarah est une femme très jolie et douce, elle sera une mère parfaite pour leurs futurs enfants. Pourtant, c’est à une autre femme qu’il pensait en ce moment. Il l’imaginait se tenant près de lui dans sa belle robe blanche. Lorsqu’il prononça ses vœux, c’est à elle qui pensa. C’est seulement quand il embrassa Sarah qu’il revint à la réalité.

Enfin le calvaire se terminait, pensa Laëtitia. Maintenant, le cortège allait se rendre au vin d’honneur. Elle avait hâte d’aller trinquer avec le marié.

Arrivée dans la petite salle, elle se fit servir une coupe de champagne. Laëtitia chercha des yeux Arnaud. Elle attendit que le jeune homme fût seul quelques instants mais il était très sollicité. Laëtitia décida donc de s’approcher en douceur afin d’attirer son attention. Son plan fonctionna à merveille. Au bout de quelques minutes, Arnaud, intrigué par cette mystérieuse jeune femme qui se cachait derrière des lunettes de soleil, décida d’aller lui parler.

-        Bonjour, excusez-moi mais nous n’avons pas été présentés.

Il lui tendit la main et lui souriait. Laëtitia ne lui sera pas la main mais lui rendit un petit sourire malicieux.

-        Oh si, Arnaud. Nous nous connaissons depuis longtemps. Je suis déçu que tu m’ais oublié si vite, lui dit Laëtitia en enlevant ses lunettes de soleil.

Arnaud eu le souffle coupé. Il ne pouvait pas en croire ses yeux. La jeune fille qu’il avait tant aimée se tenait juste là, devant ses yeux, et il l’aimait toujours aussi profondément. Les mains d’Arnaud étaient moites et son cœur se serrait. Il voulut lui caresser la joue pour vérifier qu’il n’était pas entrain de rêver. Mais Laëtitia fit un pas en arrière.

-        Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu es fou ou quoi ! lui dit-elle à voix basse pour ne pas attirer l’attention des autres invités.

-        Désolé, je ne voulais pas…

-        Si ta mère voit que je suis ici, elle va me chasser sans ménagement, lui expliqua Laëtitia. C’est peut-être ce que tu souhaites ?

-        Je sais que tu ne l’aimes pas mais elle n’est pas si méchante que ça. Elle ne voulait que mon bonheur. Mais je t’en prie, reste.

Laëtitia soupira, elle comprit qu’Arnaud aimait trop sa mère pour voir la vérité en face. Pourtant elle ne voulait pas baisser les bras et le reconquérir mais pas dans la même pièce où se trouvait sa mère et maintenant, sa femme.

-        Si tu tiens réellement à moi, je te fais la proposition suivante : je vais sortir dehors, rejoins-moi dans cinq ou dix minutes. Si tu ne viens pas, je partirai et tu ne me verras plus jamais.

-        D’accord, lui dit Arnaud qui comprit qu’il était au pied du mur.

Laëtitia le laissa se remettre de ses émotions. Elle tourna les talons et se dirigea vers la sortie. Arnaud la regarda partir et sa démarche réveillait en lui un désir qu’il avait totalement enfoui.

David s’approcha de son ami.

-        Je connais ce regard, et tu ne devrais pas l’avoir pour une autre femme que ton épouse.

-        Ne me fais pas de leçons de moral. Pourquoi tu ne m’as pas dis que Laëtitia était présente à la cérémonie ? lui demanda Arnaud qui reprochait à son ami de ne pas l’avoir prévenu plus tôt.

-        Je ne voulais pas que tu gâches ton mariage. Tu aimes Sarah, n’est-ce pas ? lui demanda David.

-        Bien sûr, mais imagine ce que Laëtitia a dû ressentir, dit Arnaud vraiment déçu de l’attitude de son ami.

-        Je ne pensais pas que cela te préoccuperai autant. Mais tu as tout pour être heureux aujourd’hui. Oublie-la, continue ta vie. D’ici quelques jours, elle aussi t’aura oublié, lui dit David convaincu de ce qu’il disait.

-        Vraiment ! Pourquoi est-elle venue aujourd’hui à ton avis ?

La question resta sans réponse mais les deux hommes la connaissaient très bien. Arnaud le savait, après dix années, Laëtitia n’avait jamais cessé de l’aimer tout comme lui. Arnaud décida de laisser son ami à ses réflexions. Il mourrait d’envie de retrouver Laëtitia et décida de satisfaire cette envie. Arnaud laissa son épouse et ses invités dans la salle et parti rejoindre son grand amour. Il n’eut pas de difficultés à la retrouver. Elle était adossée à sa voiture. Il s’approcha doucement d’elle.

-        Laëtitia…

Elle tourna la tête vers lui et ne pu se retenir plus longtemps d’illuminer son visage d’un large sourire.

-        J’étais sûre que tu viendrais me rejoindre. Jamais tu ne m’as oublié n’est-ce pas ? lui demanda Laëtitia.

Arnaud posa ses doigts sur l’épaule de Laëtitia et les fit descendre le long de ses bras. Il aimait la douceur de sa peau. Laëtitia frissonna, et le désir qu’elle ressentît monta à nouveau d’un cran.

-        Arnaud, il faut que tu prennes une décision, le supplia Laëtitia.

-        C’est trop tard, je suis marié.

-        Pourquoi alors tu es revenu dans notre région si ce n’est pas pour nous ? lui demanda Laëtitia.

-        J’ai eu une promotion, c’est simplement le hasard, lui répondit Arnaud.

-        Notre région n’est un modèle de développement économique. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que cette promotion n’était pas une excuse pour me voir, lui ordonna Laëtitia.

Il se tourna vers la jeune femme, la regarda dans les yeux mais ne pu prononcer un seul mot. Au fonds de lui-même, il avait peur qu’elle ait raison. Arnaud soupira et détourna son regard.

-        Ton silence en dit long, lui dit Laëtitia.

La jeune femme sortit une carte de visite de son sac à main qu’elle glissa dans la poche de la veste d’Arnaud.

-        Si la mémoire te revient, tu seras où me trouver.

-        J’avais vraiment envie qu’on se retrouve tous les deux mais j’ai rencontré Sa  rah, lui expliqua Arnaud.

-        S’il te plait, ne te justifie pas. Je ne veux rien savoir de ta femme. Je ne peux pas t’imaginer avec une autre femme. C’est trop douloureux.

Le visage de Laëtitia s’était assombri, elle préférait rentrer chez elle et peut-être passer le reste de la journée à pleurer à chaudes larmes. Arnaud ne trouva rien à dire pour réconforter la jeune femme. Il aurait voulu la serrer dans ses bras mais Laëtitia avait déjà ouvert la portière de sa voiture et s’y engouffra. Arnaud ne put que la regarder partir, sans pouvoir la retenir.

Arnaud retourna auprès de ses invités et de sa femme. Il réussit tant bien que mal à faire bonne figure devant ses invités et surtout devant son épouse qui elle rayonnait de joie et qui surtout ne se doutait de rien.

De son côté, Laëtitia s’était emmitouflé dans sa couverture. Assise dans son fauteuil, elle regardait des photos d’Arnaud. À l’époque où il est parti, Laëtitia s’était séparée de tout ce qui lui rappelait son amour. Sauf ces quelques photos qu’elle avait conservées dans un vieux livre. N’étant pas d’une humeur joyeuse, elle avait décidé de se visionner Titanic, une histoire d’amour brisée. Elle ne pouvait s’empêcher de pleurer et de vider sa boîte de mouchoirs. Son histoire avec Arnaud n’aura jamais une fin heureuse, elle en était convaincue.

Les semaines passèrent et Laëtitia n’avait plus aucun espoir de voir Arnaud sur le pas de sa porte ou de voir son nom s’affichait sur son téléphone.

De son côté, Arnaud n’arrivait pas à oublier Laëtitia mais l’affection qu’il portait à son épouse le freinait pour aller rejoindre son doux amour de jeunesse. Son travail en pâtissait également. Son supérieur lui en avait fait la remarque.

-        Arnaud, je suis déçu de votre travail. Reprenez-vous et ne me faites pas regretter cette promotion, le prévint son patron.

-        Oui…je vais me reprendre, affirma Arnaud.

Quand il retourna dans son bureau, la première chose qu’il fit c’est de chercher son portefeuille dans sa veste. Arnaud en sortit la petite carte que Laëtitia lui avait donnée. Le jeune homme l’avait gardé près de lui. Il reconnut la fine écriture de la jeune femme. Arnaud pouvait sentir son parfum enivrant qui stimulait son désir. C’est décidé, il irait voir Laëtitia pour discuter de leur relation, de leur avenir à tous les deux, ensemble ou séparément. Mais Arnaud pensa à son épouse. Il devait lui téléphoner. Bien sûr, Arnaud ne lui dira pas où il se rendait mais il se devait de la prévenir de son absence. Arnaud décrocha le téléphone posé sur son bureau et composa le numéro de téléphone de son domicile.

-        Allô, dit une voix féminine.

Arnaud reconnu la douce voix de son épouse. Ses mains devinrent moites et sa gorge se serra. Son cœur sembla se déchirer entre son amour brulant pour Laëtitia et la profonde affection qu’il ressentait pour Sarah.

-        C’est moi. Je suis désolé chérie mais j’ai une réunion d’équipe tout à l’heure. Elle va se terminer tard, ne m’attends pas pour dîner, lui explique-t-il.

-        D’accord mais essaye de ne pas rentrer trop tard. Je voulais qu’on discute de quelques choses d’important, lui dit Sarah visiblement déçue.

-        J’essayerai, lui promit Arnaud.

Il raccrocha et se prit la tête entre ses mains. Son attitude le répugnait. Il était devenu un homme qu’il détestait. Arnaud savait qu’à partir de ce soir, il ne retrouverait plus jamais l’estime de lui-même.

Laëtitia tourna la clé dans la serrure de la porte d’entrée de son appartement, et poussa la porte. Ce soir, Laëtitia l’avait décidée, elle jettera toutes les photos et souvenirs qu’elle possédait d’Arnaud. Depuis trois semaines, la jeune femme attendait que son amour enfin retrouvé vienne à elle. Elle ne l’attendait plus. Ainsi quand elle entendit sonner à sa porte, elle se demanda qui pouvait venir la voir à cette heure-ci.

Laëtitia crut rêver quand elle ouvrit la porte et vit Arnaud. Elle avait presque envie de pleurer.

-        Désolé de débarquer sans t’avoir prévenu, s’excusa Arnaud.

-        L’important c’est que tu sois là, lui répondit Laëtitia.

Arnaud emplissait l’embrasure de la porte avec son mètre quatre-vingt cinq et sa carrure musclé. Laëtitia avait une folle envie de se blottir dans ses bras solides et forts. Mais elle n’en fit rien et l’invita à entrer. La jeune femme referma la porte d’entrer derrière lui et tourna le verrou. Ainsi, elle avait l’impression d’avoir son amour pour elle seule.

-        Je ne pensais plus te revoir, je n’avais plus de nouvelles, lui reprocha Laëtitia.

-        J’avais besoin de réfléchir un peu, lui expliqua Arnaud tout en restant vague.

-        Tu veux boire un verre ? lui proposa Laëtitia.

-        Oui, lui répondit-il.

Arnaud espérait que ce verre le détendrait un peu. Il se sentait extrêmement nerveux. Arnaud avait beaucoup de mal à contenir son désir. De là où il était, Arnaud voyait Laëtitia de dos et le jeans qu’elle portait faisait ressortir parfaitement ses généreuses formes féminines. Lorsqu’elle revint avec deux verres de vins blancs, elle se pencha pour déposer les verres sur la table basse il vit alors son joli décolleté laissant entrevoir sa ronde poitrine.

Se laissant envahir par son désir, Arnaud ne laissa pas à Laëtitia le temps de s’assoir dans le fauteuil. Il l’attrapa par le bras pour la plaquer contre lui et lui donner un baiser. Ne laissant pas le temps à Laëtitia de réfléchir, Arnaud posa sa main sur sa joue puis il la descendit le long de son bras pour enfin la passer sous le T-shirt de la jeune femme et de caresser son dos. Arnaud retira ses lèvres de celles de sa partenaire et ôta le T-shirt de Laëtitia qui prit l’initiative de déboutonner la chemise d’Arnaud qu’il laissa tomber à terre. Le jeune homme prit dans ses bras Laëtitia, lui caressa les cheveux puis descendit sa main le long de son dos pour dégrafer son soutien-gorge. Il le lança sur le canapé. Quand elle se blottit contre lui, il sentit ses seins durcis par son désir. Arnaud glissa sa main entre la peau de Laëtitia et son jeans pour lui enlever le bouton. Mais celle-ci le stoppa et lui prit la main.

-        Attends. Suis-moi, lui dit-elle.

Laëtitia l’entraina dans sa chambre, où elle avait tant espérée passer une nuit avec Arnaud. Son souhait semblait se réaliser.

Les deux amants reprirent leurs gestes affectueux parfois maladroits comme deux adolescents découvrant le corps de leur partenaire. Débarrassés enfin de leurs vêtements, jamais rassasiés l’un de l’autre, ils prolongèrent leurs caresses avec leurs mains, leurs bouches, cherchant à satisfaire au mieux leurs désirs. Lorsqu’Arnaud entra en elle, Laëtitia ne put s’empêcher de laisser exprimer son plaisir et le jeune homme semblait ravis. Le couple avait totalement perdu la notion du temps et du monde qui les entouraient comme noyés dans un océan de plaisir.

Les deux amants reprirent leurs souffles. Leurs corps étaient encore tremblants et brulants, mais ils se mirent sous la couette et ils restèrent blottis l’un contre l’autre. Pourtant Arnaud ne restera pas jusqu’au petit matin. Repoussant toujours un peu plus le moment de partir, il finit par s’endormir tout près du corps de son amante. Arnaud se réveilla en sursaut une demi-heure plus tard. Laëtitia dormait toujours, il la trouvait si belle. Mais sa décision était prise, il était incapable de divorcer et Laëtitia n’accepterait jamais de jouer le rôle de la maitresse. La jeune femme ne lui pardonnera pas d’être parti sans aucune explication. Le baiser qu’il lui donna sur le front fut donc un baiser d’adieu. Il se faufila hors du lit, s’habilla et quitta l’appartement le plus discrètement possible.

A peine qu’Arnaud s’était glissé hors du lit, Laëtitia s’était réveillé. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux parce qu’elle avait bien compris ce qu’il se passait. Cela ne servirait à rien de vouloir le retenir plus longtemps. Lorsqu’elle entendit la porte d’entrée se refermer, elle prit alors conscience que leur histoire était bel et bien terminée.

« Trois ans plus tard »

Arnaud avait garé sa voiture et se mêla aux personnes présentes devant l’église. Il attendit avec impatience la future mariée. C’était une belle journée, le ciel était totalement dégagé. Le soleil brillait et un vent léger soufflait dans les branches des arbres.

Enfin celle qu’il attendait depuis un moment apparut. Arnaud la trouvait si belle, encore plus belle que depuis le dernier jour où il l’avait vu. Il en oubliait presque l’homme habillait d’un costume neuf qui se tenait près de Laëtitia. Cet homme la regardait avec un regard rempli d’amour, et Laëtitia lui rendait ce regard. Mais Arnaud fut encore plus troublé par le petit garçon aux petites boucles dorées. Il crut revoir une vieille photographie d’enfance. Comment cela était-il possible ? se demanda t-il. La seule nuit qu’ils avaient passés ensemble avait eu plus de conséquence qu’il ne s’était imaginé. Le véritable amour de sa vie lui avait donné la plus belle chose qu’il souhaitait et qu’il n’aurait jamais : un enfant. Son fils, mais il ne pouvait pas l’approcher et ne fera jamais parti de sa vie. Arnaud avait perdu ce droit au moment où il avait quitté l’appartement de Laëtitia sans lui laisser de nouvelles. De plus, en revenant dans leur vie il risquait de les faire souffrir encore une fois. Arnaud aurait voulu rester à les regarder, et même les tenir dans ses bras mais c’était trop tard. Laëtitia et son fils avaient l’air d’être heureux. Arnaud aurait voulu arrêter le temps et rester près d’eux pour l’éternité mais l’éternité lui parut alors trop courte. Il repartit aussi discrètement qu’il était venu.

Inconsciemment, Laëtitia le cherchait du regard parmi les invités. Elle espérait croiser son regard mais il n’était pas là. C’est un peu déçu et amère qu’elle remonta l’allée jusqu’à l’autel pour épouser l’homme qui désormais partagerai sa vie.

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