Un baiser parmis les crachats

Hugo,

Aujourd'hui est un jour triste, triste car tu as du nous quitter, nous, ta famille, ton peuple, tes admirateurs, nous  qui t'avons suivi, regardé, entendu, écouté, nous qui avons prié pour ton rétablissement, nous qui te pleurons aujourd'hui. Ma tristesse est d'autant plus grande quand je vois comme ici on essaye de te salir, Hugo, tous ces mensonges... Tu serais, Hugo, le premier dictateur à être démocratiquement élu, un dangereux tyran, censeur, et assassin de la liberté d'expression au Venezuela, c'est vrai qu'on a jamais entendu une critique à ton égard au Venezuela, des appels au meurtre? Encore moins! C'est vrai, Hugo, que tes geoles fourmillent de prisonniers politiques! Que tu es adepte de la torture pour arriver à tes fins! Si tu savais, Hugo, tout ce qu'on entend ici, dans ma pauvre France, tout ce que ces saucissons en costumes à deux briques osent raconter sur toi, tu rirais Hugo, moi je pleure, je vomis, et toi, tu en rirais, j'en  suis convaincu, mon dieu, ce que j'aimerais te voir rire. J'ai lu ici que tu n'avais pas nationalisé le pétrole, Hugo, que le mérite en revenait à ton prédécesseur. J'ai lu là que ton pays avait régressé sur tous les points depuis ton arrivée au pouvoir, hormis la criminalité. Je leur concède, Hugo, que la criminalité, souvent liée au narcotrafic, a augmenté, voir doublé, depuis 1999, mais les questions que j'aimerais leur retourner, camarade Hugo, sont les suivante : A qui sont reliés les cartels de la drogue sud américains? A quelles formations politiques? La situation du petit dealer qui se retrouve, la vingtaine à peine atteinte, gisant dans le caniveau de son misérable barrio, est elle enviable? Est-ce lui qui tire les bénéfices du trafic? N'as-t-on jamais entendu parler de relations entre narco trafic et CIA? Mettre sur ton dos les problèmes de criminalité au Venezuela me semble un brin osé, Hugo, juste un brin. On tourne autour du pot ici, Hugo, on fait exprès de poser les mauvaises questions, et d'y apporter les mauvaises réponses. Tout cela pour faire rentrer dans la tête des petites gens, que tu es un grand méchant, à grand coup de mailloche strassée, siglée "L'oréal-Peugeot-bouygues-&-Coca-Cola" détourner de toi ces petites gens, qui t'aimeraient autant que je t'aime si ils pouvaient entendre, une seule fois, en intégralité, un seul de tes discours. Mais non, ici, Hugo, il faut se battre pour la croissance, le pouvoir d'achat, le féminisme et le mariage gay... La dignité humaine? L'égalité? Achète d'abord un écran Full HD et une paire de Baskets, on en reparle après! Elle est triste ma France Hugo, elle est triste, remplie de guignols qui ne sont guignols que parce-qu'ils ont été enguignolés par une élite guignolesque, sinon plus intelligente, plus maligne et instruite qu'eux. J'ai tant de fois rêvé, Hugo, que tu arrives ici pour botter le cul de tous ces pitres dont je ne peux plus voire la sombre face, Ces Hollande, Ces Sarkozy, Ces Lepen, Ces Strauss Khan, Ces Pujadas, Ces Ockrent, Ces Chabot, et j'en passe, dieu que j'en passe, il me faudrait un livre entier pour tous les citer, un livre qui se trouverait au fin fond de mes chiottes, afin d'être aspergé de quelques gouttes de pisse, à chaque fois, qu'après une longue nuit d'amour, le jet ne se trouverait plus être rectiligne. Ah oui, Hugo, et qu'on ne me parle pas de Mélenchon, qui bien que je doive le reconnaitre, t'as rendu honneur, s'empresserait de se désolidariser de toi dès qu'on lui parlerait de ta position vis à vis d'Israël, Khadafi, ou Ahmadinejad, ce pleutre n'est qu'un traître au peuple, qui n'envisage sa soi-disante révolution que dans un monde à économie libérale, à la botte des banksters. Mélenchon, sénateur, membre du grand orient de france, quand on dit défendre le peuple, on ne s'accoquine pas avec les élites, je ne suis pas dupe, il n'est rien d'autre qu'une raclette à électeurs, tentant de ramener les derniers récalcitrants au parti socialiste. Je salue tout de même ce monsieur, Hugo, car même si il ne semble pas respirer l'honnêteté, il t'as bien rendu honneur, et si il y a bien un point sur lequel je le rejoins, c'est celui-ci: "ce qu'est chavez ne meurt jamais". Parce-que même si une traversée du désert à durée indéterminée s'annonce pour nous, contestataires et révolutionaires, ton message, Hugo, restera inscrit dans nos coeurs et dans nos livres. Je parlerai de toi à mes enfants, Hugo, je leur conterai des histoires où tu seras un chevalier hardi, terrassant le dragon capitaliste du tranchant de l'épée des peuples. Et un jour, j'en suis sur, un homme de bien arrivera, et il reprendra tes idées et tes combats, Hugo, les portant vers le haut, comme tu as très bien su le faire avec Bolivar et Jésus Christ. Pour citer le sous commandant marcos: "La révolution est semblable à un cercle, elle peut commencer à n'importe quel point, et ne se termine jamais.". Non, Hugo, la révolution et la détermination des peuples ne s'arrêtera pas avec toi, je sais qu'où que tu sois, tu en es conscient, camarade Hugo, et que tu en es heureux. Où que tu sois, Hugo, dans l'après monde réel où imaginaire des hommes justes et hommes de bien. As-tu réellement l'impression, Hugo, que Malcom X, Ernesto Guevara, Haile Selassie ou encore Mouammar al Khadafi soient réellement morts? Non, Hugo, leurs discours, leur sagesse, leur pensée, leur combat, restent ancrés dans le coeur du peuple. Leurs erreurs aussi, c'est vrai, mais que l'homme, non, j'irai plus loin, que l'homme politique parfait leur jette la première pierre! Personne n'est parfait, et celui qui dira l'être, fuyons le comme la peste. Voilà, Hugo, tout cela pour te dire que je t'aime, et que je t'aimerai à vie. Ce n'est pas un quelconque chef d'état que j'ai perdu aujourd'hui, c'est le père que j'aurai voulu avoir, et que j'ai eu, en quelque sorte, Hugo, Grâce à toi. Tu vas tous nous manquer Hugo, à moi, à ton peuple, à tes filles, et même à tes ennemis, qui risquent de s'ennuyer sans toi.

Courage à ta famille,

Courage au peuple du Venezuela,

Sur ce, je te laisse, Hugo, et te lance un baiser, parmis les crachats.

LA LUCHA SIGUE

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