Un bienfait méconnu du commerce de détail

Un bienfait méconnu du commerce de détail.

Dans la Cité-état prés du golfe persique,

à  Sumer, des marchands inventent l’écriture.

pour des travaux  comptables ils tracent dans l’argile

ce qu’ils se seraient dit s’ils étaient face à face.

L’Orient converge alors aux portes de Bagdad.

Les richesses affluent en longues caravanes,

chargées sur des bateaux surveillés par des scribes.

L’écriture naissait des fruits de l’abondance.

Il  fallait désormais classer, trier, compter.

Le monde avant grandi plus vite que les mots.

Sans phrases ni paragraphes étaient dressées les listes

d’inventaire des greniers, des caves et des enclos.

Le cadastre ouvrait la voie aux mathématiques

où dansent les mesures et les opérations.

Puis les prêtres à leur tour gravèrent dans l’asphalte

la ronde des génies, des mythes et des héros.

Naissait la religion figée dans l’écriture,

vénération des signes, perte de la parole.

Dans les calendriers le temps et les saisons

Tenaient conciliabule avec des astronomes.

Babylone par ses listes a divisé le monde.

Un ou multiple, à l’identique ou différent,

l’homme se constitua prisonnier des contrats

qui gardaient pour toujours trace de ses promesses.

Dans le sec ou l’humide on lisait l’avenir

tandis que Dieu songeait à séparer les langues.

Puis un autre marin, phénicien cette fois

découvrit l’alphabet en méditerranée

pour qu’un esclave grec raconte l’épopée

de l’Iliade par les sons assemblés des voyelles.

Grace aux lettres, les chants devinrent symphonies

Le savoir se fit science, littérature, théâtre.

Tout cela parce qu’un soir du fond de sa boutique

A Sumer, un marchand décida d’envoyer

à un autre marchand une facture impayée.