Un corridor qui plonge dans l'infini

rechab


                                 C'est la nuit.
Elle est tombée sans faire de bruit.
Il y a encore quelques promeneurs intrépides
dans les rues de la ville,       qui se vident.
Les maisons se sont fermées
d'un double tour de clef,
mais          même dans ces demeures,
              la nuit s'est glissée à l'intérieur.

Les lumières sont peu à peu éteintes,
les dernières lampes,         les derniers lustres
         ( La nuit n'est pas une encre qui s'incruste
            et laisse ses empreintes ) .
Quand chacun se livre à son sommeil,
on peut imaginer qu'elle mange les soleils,
et que ,         venue de dehors,
elle apporte quelque mauvais sort.
               Certains la combattent à coups de prières,
mais le plus efficace est de se cacher derrière ses paupières.
              >  On ne peut exclure
            que les ombres vivent
au fond des corridors obscurs
pendant que les pensées dérivent.

                   Parlons-en de ces pensées :
quelles sont-elles ?         rêve ou réalité  ?
il est bien difficile de les distinguer,
puisque toute logique a basculé,
et qu'on ne sait à quoi se raccrocher
        - surtout dans l'obscurité
           où des créatures immondes
                errent et vagabondent - .
Derrière la porte, se sont épanouies
                          des fleurs noires
cachées par la grande armoire,
sorties du tapis.
               Le corridor est si profond
                qu'il plonge dans l'infini
et dans des dimensions
changeant       sans répit.

Est-ce que le plafond s'est rapproché,
les maléfices extraits
de la galerie des portraits,
le sol dangereusement penché ?
Et finalement,          le corridor
       ne débouche-t-il pas dehors ?
C'est pourtant à travers celui-ci,
que la nuit se rétrécit :
un reflet fragile s'insère :
         > il y fait à peine plus clair;
les fantômes se replient
dans leur insomnie
et font le compte à rebours
- en étant pris de court -.

               Le réveil a sonné,
les rêves se sont dissous.
Les pensées se dénouent :
               il faut les ordonner
                  de toute urgence ;
j'ouvre la porte avec prudence .
Je m'étonne de mon audace ;
>  tout semble revenu en place:
              un trait de lumière
       part de la base des rideaux
       et court sur les carreaux :
C'est un jour ordinaire
qui vient de commencer  ;
- je vais laisser mes peurs au vestiaire
en partant à découvert -
pour d'abord,         aller déjeûner.

  • un texte assez mouvementé , car souvent les idées débordent , les soucis reviennent et empêchent de se reposer...mais heureusement pas chaque nuit...

    · Il y a presque 4 ans ·
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    ventvert

  • vrai trompe l'oeil ... :))

    · Il y a presque 4 ans ·
    Photo

    Susanne Derève

  • Décidément, l'être humain est fait pour vivre en pleine lumière. Très belle description des tourments induits par la nuit...

    · Il y a presque 4 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Je vois que tu les as connus ! ;-( boooouh!

      · Il y a presque 4 ans ·
      Tulip  avr  21  03

      rechab

  • La nuit sournoise tombe sans bruit, puis au réveil il faut faire le ménage, y'a du boulot ! Tout remettre en place pour affronter le principe de réalité, le bureau. :o))

    · Il y a presque 4 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • je vois que vous connaissez ça ! vous avez le temps de faire de ménage avant d'aller au bureau ? vous vous levez tôt alors ( ou, pour continuer dans les rimes en O... vous vous levez tôt ! )

      · Il y a presque 4 ans ·
      Tulip  avr  21  03

      rechab

    • M'en fous, j'arrive en retard ! :o))

      · Il y a presque 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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