Un dîner presque parfait

Thomas Delavergne

Comme chaque lundi, je rentre tôt. L'occasion de préparer un gaspacho pour mon homme. Son plat favori.

Antonio aime arriver à pas de velours. Sans prévenir, il apose ses mains viriles sur mon cou. S'ensuit un baiser.

Aujourd'hui, le bois de la porte a grincé. Faisant fi, je jubile d'impatience. Habituellement, mon homme arrive à 20h30.

Cuisinant "innocemment", ma tête se retrouve violemment projetée en arrière. Un souffle chaud contrebalance avec l'acier d'une lame. Mon oreille droite est sectionnée, puis jetée dans le gaspacho.

Avant de partir, le tortionnaire écrit avec la sauce, sur le sol : "A bon entendeur Antonio".

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