Un Gig presque ordinaire

Jean Denis Crouhy

Un gig presque ordinaire

                                                           Quelque part dans le Kentucky en 1957…

            - Alors comme ça, vous êtes musicien ? C’est sympa ça… z’êtes de passage, vous jouez dans le coin ? C’est que ça bouge pas mal par ici : la foire à Bedford, le concours des grisonnes de Jasper, le critérium de Bloomington… y’a pas dire, y’a du boulot pour un bon musicien par chez nous… c’est vrai ça, c’est souvent qu’j’en ramasse des musiciens dans votre genre - Il me toise du coin de l’œil : enfin des musiciens quoi…

Z’êtes pas bavard hein ? C’est marrant ça, on pourrait croire que vous les musiciens vous avez plein de choses à dire mais en fait non... Z’êtes batteur ? Quoique, avec l’étui à guitare... remarque j’ai pris un gars une fois, une sorte d’homme-orchestre qui jouait de tout l’toutim : batterie, harmonica, guitare, sifflet, tambour… enfin tout quoi, un peu comme vous…

Il tourna la tête et posa son regard sur mon étui de guitare, seul entre nous deux :

- Enfin, sans la batterie et le bazar quoi… c’tait un drôle de type, sympa et tout, pas très causant mais sympa. Il a fini par s’installer ici et marier une fille du coin, puis bizarrement, deux ans après, on l’a r’trouvé noyé dans une citerne de la coopérative… une drôle d’histoire que c’t’histoire : y’a eu les flics de Clarksville et tout… enfin bon j’veux pas vous faire peur non plus… remarque, c’est bien connu, les musiciens, vous êtes tous un peu zinzins…

Il me lança un sourire en coin et continua à parler. La route défilait silencieuse, elle. Dehors, le soleil cognait et il faisait très chaud. Ma tête allait exploser s’il ne la fermait pas bientôt. Encore un plan galère, pensai-je… Son vieux pick-up traversa un village et il klaxonna une jolie fille en lui faisant un salut qu’elle lui rendit par un doigt d’honneur ; je rigolai discrètement.

- C’est la fille au Jackson, le gars d’la coopé, une grosse pute qu’allume tout l’village… Vous devez vous en taper vous des gonzesses avec votre guitare, hein, vieux salaud ! Il me regarda avec un œil pervers. Ah putain, qu’est-ce qu’on doit emballer avec une guitare…surtout avec votre nouvelle musique là, le rock ‘n’ machin… un truc de jeunes ça… Ah la la, ça m’aurait plu la musique… note que j’ai essayé la trompette quand j’étais plus jeune mais ça n’a rien donné : j’étais pas patient ; c’est con... enfin, c’est la vie, c’est beaucoup de regrets une vie… enfin bon avec l’âge on apprend à se résigner, vous verrez…

Il se tut. Je le regardai, interrogateur, mais il ne fit rien pour relancer la conversation. Silence. Je repensai aux autres. Je ne savais absolument pas comment j’allais les retrouver… tout ça parce qu’hier j’étais resté à Memphis pour rencontrer un mec qui connaissait un mec qui soi-disant, connaissait un mec qui bossait chez Sun et qui aurait pu, peut-être, nous faire rencontrer Sam Phillips… Évidemment, le mec ne s’était pas pointé…

- Bon j’vous lâche à Owensboro, si quelqu’un a vu vos amis, ça devrait être là-bas.

- Ok, merci, dis-je, encore assommé par l’alcool  de la veille. 

Je m’étais dit qu’une Cadillac décapotable vert menthe conduite par un géant de deux mètres en costume de croque-mort avec à ses côtés un ours barbu de cent cinquante kilos en chemise hawaïenne ça ne passerait pas inaperçu ; surtout si vous rajoutez à l’arrière une énorme contrebasse rouge écrasant un noir coiffé d’une banane improbable.

- Putain, merde !

- Quoi ? dit-il.

 - Là, en face ! C’est eux ! Arrêtez-vous !

Il commença à peine à ralentir que j’ouvris la portière et sautai de son vieux pick-up sans prendre la peine de le saluer. Je me jetai au-devant de la Cadillac, qui pila, et je grimpai rapidement  à l’arrière. Une fois bien assis, je fis un gros doigt d’honneur au vieux redneck et je dis à Earl de filer. La voiture démarra dans un vacarme ahurissant et Sam me tendit une bière.

- Putain, qu’est-ce que tu foutais vieux, on devait se retrouver à Louisville !

- Je sais mais je suis tombé en rade dans un trou paumé et j’ai été pris en stop par ce plouc jusqu’ici. Putain de coup d’bol : tomber sur vous ici, en pleine cambrousse… Le dieu du rock est avec nous on dirait ! Bon, on est dans les temps ?

- Ouais, la ferme est à cinquante bornes d’ici, dit Earl en me regardant dans le rétroviseur.

- La ferme ? Comment ça une ferme ? On devait pas jouer pour un truc mondain ?

- Ben si, c’est ça, reprit Sam écrasé par la contrebasse, c’est une bande de rupins qui s’est installée là pour vivre en communauté, genre mormons, mais nus et défoncés ; le rêve quoi ! Et ce soir, leur grand gourou new-yorkais leur rend visite pour inaugurer ce petit baisodrôme ! C’est Daisy qui nous a eu le plan. Ils veulent tâter de la musique de jeunes, et puis à mille dollars par tête, on va pas se plaindre !

- Mille dollars ! Wow, et une p’tite bière pour le dieu du rock ! hurlèrent en chœur Earl et Sam en tendant leurs bouteilles de bière vers le ciel.

- Et Fred Barlow ! reprit Daniel, complètement défoncé, avant de se rendormir sur l’épaule d’Earl.

- Et toi, me demanda Sam, le rendez-vous avec le copain du mec de Daisy, ça a donné quelque chose ?

- Que dalle, son pote s‘est pas pointé !

- Putain la poisse…

- On s’en fout, y’aura du gratin new-yorkais ce soir ; toute la haute ! éructa Daniel avant de se redresser pour chercher une bière sous la contrebasse d’Earl. J’vous l’dis moi, avec ce plan on est assis sur une mine d’or,  j’en ai déjà  le cul qui me gratte !

- À mon avis, c’est pour une autre raison que t’as le cul qui gratte, lança Earl en le repoussant vers la portière.

Nous avons roulé comme ça, au rythme des blagues pourries de Dan et Earl. J’avais toujours pensé qu’un groupe de musique fonctionnait comme un couple : Dan et Earl n’avaient rien en commun - l’un dépensant tout son fric dans la défonce et l’autre dans les bagnoles de luxe - mais pourtant, outre leur passion du rythme, ils s’éclataient tous les deux, au travers des blagues les plus pourries que j’ai jamais entendues et, à eux deux, ils détendaient l’atmosphère du groupe. Quand à Sam, il nous ramenait toujours les plus belles filles après les concerts afin de maintenir notre libido en paix. Et moi, je faisais tout pour maintenir ce groupe en vie, juste pour pouvoir jouer mes chansons avec eux, et ce ménage à cinq - avec Daisy, la sœur de Sam qui faisait office de manager occasionnel - nous convenait bien ; un peu comme si nous avions enfin trouvé la paix sur terre.

- C’est là, fit Earl.

- Wow, mate un peu la ferme, fit Sam, je suis sûr que ça grouille de minettes en chaleur !

Un homme aux cheveux longs, barbu avec un teint livide uniquement vêtu d’une longue tunique de lin blanche et transparente vint nous accueillir :

- Bienvenue mes frères, Alougaoum à vous, je suis Simon, mais vous pouvez aussi m’appeler Pierre. C’est moi qui serai votre hôte et votre guide pour cette soirée. Je suis heureux de vous rencontrer enfin. Il paraît que Daisy a fait beaucoup d’effet sur notre maître Gibran. Il n’a pas arrêté de nous vanter votre musique si régénératrice.

- Euh ouais, si on veut mec, répondit Sam un peu étonné par l’allure du type et son débit de paroles si lent. Où est-ce qu’on pose notre matos ?

- Là, venez, derrière la grange.

- Ok mec, on sort le matos de la caisse et on arrive.

- Ma gratte ! hurlai-je. Putain de merde de bordel de Dieu ! J’ai oublié ma gratte dans le pick-up de l’autre bouseux ! Putain ma Gretsch ! Faut qu’on y retourne les mecs !

- Mais comment tu veux qu’on retrouve ce type ? demanda Sam.

- En plus, tu lui as fait un doigt, y va jamais vouloir te la rendre, dit Daniel dans un sursaut de lucidité, c’est un coup à se prendre un coup de fusil tes conneries !

- Mais merde, elle vaut une fortune c’te gratte, j’ai cachetonné un an pour me la payer !

- Écoute Paul c’est trop tard, me dit Sam en se voulant rassurant,  demain, on fera un tour dans le coin si tu veux mais bon, à mon avis c’est peine perdue…

- T’inquiète mec, dit Daniel en titubant vers nous, on va se faire encore plus de fric avec ce plan ! Attend les mille dollars et tu t’en paieras une autre !

Il me fallut une bonne dizaine de minutes pour me calmer en fumant cigarettes sur cigarettes et en m’enfilant le fond d’une bouteille de vodka qui restait dans le coffre de la voiture. Je rejoignis les autres dans la grange et je vis Earl dépité.

-Y’a pas d’électricité ! Ces blaireaux n’ont pas l’électricité dans leur ferme de merde !

- Hein ? Mais c’est dingue, c’est quoi ce plan ?

- Chais pas, t’as qu’à demander à l’autre abruti qui nous a reçu : « C’est pas dans le respect des lois de Gibran… nous devons vivre comme Gibran nous l’ordonne… Mais vous pourrez jouer votre musique a capella dans le plus simple appareil si vous le souhaitez. »

- Quoi ? A cappella ? Mais y sont barrés ou quoi ? Du rock, comme ça, a cappella ! Et à poil, en plus, mais y sont barges ! Gibran mon cul oui ! Et ma voix ? Et la guitare de Sam ?

Je donnai un coup de pied dans les graviers et gueulai tout seul contre cette journée de merde avant de m’asseoir par terre, abattu…Un gig foireux et une guitare perdue, ça ne pourrait pas être pire, pensais-je. Au bout de cinq minutes, Sam vint me trouver discrètement.

- Putain mec, les filles ; elles veulent pas baiser ! Elles répètent en boucle qu’elles ne sont pas de vulgaires bêtes assoiffées de sexe et que seul leur maître Givré… ou Givran… je sais plus,  a le droit de les sauter ! Tu le crois ça ? On est tombé dans une secte de malades, j’t’l’dis moi !

-Hey les gars y’a rien à boire ! cria Daniel avant de s’écrouler sur sa batterie dans un fracas extraordinaire.

- Merde, il est raide, dit Earl en essayant de le soulever en vain.

- Il te reste du speed ? demandai-je à Sam.

On gava Daniel de speed pour le remettre sur pied et Earl demanda à nos hôtes si à défaut de gnôle, ils n’avaient pas un peu de café, mais il se vit répondre par deux sosies de Simon que le café était une drogue et qu’il valait mieux y renoncer pour vivre longtemps.

- Pff, vivre longtemps dans leur asile de fous ça doit être ça l’enfer, me glissa Sam discrètement.

Je pris Sam par le bras et lui dit de se calmer parce qu’il y avait quand même quatre mille dollars à la clef. Nous laissâmes Daniel dormir dans un coin en attendant que le speed fasse son effet et nous nous joignîmes au repas servi sous une grande bâche tendue devant la grange. Les convives masculins de Simon semblaient tous complètement shootés et offraient un piteux spectacle. En revanche, les femmes, elles, étaient de véritables canons et c’était un vrai supplice que de deviner leurs corps de rêve sous ces tuniques de lin blanc. Je comprenais le désarroi du pauvre Sam. Seul Earl était finalement à l’aise et suivait avec intérêt les discussions sur les extra-terrestres et la magie occulte. Rien d’étonnant de la part d’un homme qui s’intéressait au satanisme, au vaudou, au paranormal et, heureusement, à la contrebasse de Willie Dixon. Earl est peut être barré et mystique mais c’est tout de même un putain de contrebassiste…

Après une prière dans un langage étrange, nous commençâmes le diner par un verre de mixture dégueulasse, un genre de milkshake à l’urine et au gazon que je recrachai immédiatement. Simon, amusé, me dit que c’était normal, que cette boisson nous aiderait à purger notre organisme de tous nos problèmes et toxines diverses. Il finit lui-même son verre et tout le monde se mit à vomir derrière sa chaise comme si c’était normal. Je regardai Earl et Sam et nous vidâmes discrètement nos verres à nos pieds. Alors que nous pensions quitter la table discrètement et nous enfiler tout ce nous pouvions avoir de toxique dans la voiture, Daniel, encore sous l’effet du speed, surgit de la grange en courant à poil et en criant « Fred Barlow est Dieu, Fred Barlow est Dieu ! » tout en mimant un solo de  batterie avec ses bras. Sam lui courut après et je lui emboîtais le pas. Earl resta à table.

Il nous fallut vingt minutes pour calmer Daniel en lui faisant fumer tout ce qu’il nous restait d’herbe mais cela ne semblait pas suffire, il tremblait encore et ses yeux restaient grands ouverts. A ce moment, la limousine de Gibran se gara dans la cour et il en sortit avec Daisy à ses bras. Je vis Sam voir rouge mais il se calma soudain, pensant sans doute à ce que cela pourrait lui apporter de notoriété auprès des femmes d’ici, le fait d’être le frère de la muse du gourou. Maintenant que Gibran était là, nous devions jouer…J’espérais pouvoir assurer le concert avec Daniel bourré à la batterie, Earl à la contrebasse et Sam à l’harmonica, tandis que moi j’hurlerais comme un âne pour me faire entendre : après tout, Ella était capable de couvrir le Big-Band de Count Basie sans micro ; je pourrais bien couvrir la batterie de Daniel ivre mort…

Quand vint le moment de jouer le premier morceau, Earl ne se pointa pas. Sam le chercha partout et en attendant, Daniel, trop excité, tapait frénétiquement ses baguettes sur son torse. Sam revint vers moi dépité :

- Il ne veut pas jouer. Ces cons lui ont fait gober un acide avec leur baratin en prime et maintenant il plane tout seul dans le jardin en répétant que sa place est ici, qu’il s’était fourvoyé et que seul Gibran pourra le ramener à la raison…on est pas dans la merde.

- Bon tant pis, on le fait quand même, dis-je, énervé.

Je sifflai entre mes doigts pour obtenir le silence et capter leur attention. Tous les membres de la communauté s’avancèrent alors lentement vers nous et se déshabillèrent, tout en nous fixant avec leurs grands yeux de lemmings défoncés. Imperturbable, j’avalai deux amphètes discrètement avant de lancer un « Hello, I’m Paul Chaz » façon Johnny Cash, qui ne fit aucun effet sur le public. J’empoignai alors la Les Paul débranchée de Sam pour me donner un peu de consistance  et je décidai de commencer le set par une de mes compos : « You Ain't Got No Rights On Me », un blues survolté qui déchaînait d’habitude tous nos fans dès le premier riff. J’imitai le riff de guitare à la voix et j’entamai le premier couplet en me déhanchant comme un malade, tout essayant de garder l’harmonie malgré le peu de soutien que j’avais... Daniel frappait comme un sourd et Sam bavait tellement devant toutes ces femmes nues qu’il n’arrivait plus à souffler dans son harmonica. Au bout de vingt minutes, les amphètes firent enfin leur effet et je me sentis bien tout à coup : j’étais le roi du monde et ce gig était formidable. Je décidai donc, vu les circonstances de ce concert de me lâcher complètement. Je commençais à me détacher de l’harmonie du morceau et à improviser les paroles ; j’entrai en transe et je regardai Daniel en sueur qui tapait de plus en plus vite et de en plus fort. Il était aussi défoncé que moi et me lança un sourire d’extase. Je me mis à hurler sur scène et à balancer la guitare de Sam qui, trop occupé à jouer de l’harmonica devant toutes ces filles surexcitées, n’avait rien remarqué. Je vis les veines de son cou enflées par l’effort et ses yeux injectés de sang. Jamais, je n’avais entendu un tel son sortir d’un harmonica. Soudain, il capta mon regard et nous nous mîmes à improviser ensemble : nous étions deux gosses qui se répondaient en criant, alternant unissons et dissonances, riffs délirants et syncopes insensées. Daniel nous suivait dans notre rage sonore et je ne comprenais pas comment il faisait pour maintenir ce tempo de furieux sans faiblir. Je crevais de chaud et sans réfléchir, je me déshabillai d’un coup. Je n’avais jamais pris un tel pied sur scène… Au bout d’une demi-heure de folie, je levai les bras et fit signe à Daniel, en les rabaissant, que c’était fini. Je titubai, ahuri. Le public nous regardait, hagard ; il n’y eut pas d’applaudissement. Je crus qu’ils étaient trop abasourdis par un tel choc musical et j’allais relancer un deuxième morceau quand Daisy surgit en hurlant dans la grange :

- On se tire, ce mec est un pervers !

- Et le fric, demanda Daniel ?

- Laisse tomber Dan, dit-elle, ce mec est un pervers, il a voulu me faire coucher avec ses trois filles !

Sam lâcha ses groupies et attrapa Daisy par le bras :

- Comment ça, il a voulu te faire coucher avec ses filles ? Putain de taré, bon, on y va les gars ! On lui défonce la gueule à c’t’ordure ! D’toute façon, c’est pas  son armée de zombies lobotomisés qui va nous en empêcher de faire quoi que ce soit !

Nous suivîmes Daisy dans l’antre de Gibran et, effectivement, ses Jésus mollassons nous laissèrent passer. Nous lui soutirâmes nos quatre mille dollars et Daisy lui fit cracher mille dollars de plus pour le plaisir. En bons professionnels, nous retournâmes sur scène finir le concert devant cinquante légumes hagards et perdus. Pour les calmer et les rassurer un peu, je jouais aussi quelques-unes de mes ballades dont « Love Ain’t A Constant Thing » que j’avais écrite pour Daisy quand nous étions au collège. Earl nous rejoint sur scène et s’excusa : en nous voyant nous éclater comme des fous, il avait compris où était sa place et quand il reprit sa contrebasse, le couple basse/batterie de Daniel et Earl devint si intense que j’en eus des frissons. Certains adeptes se mirent à brailler et à danser en se jetant les uns contre les autres. Simon revint de la cuisine avec des caisses entières remplies de bouteilles de vin et l’orgie fut totale jusqu’au lever du soleil. Au matin, épuisés par cet orgasme musical, nous rangeâmes le matos dans la Cadillac, aidés par Simon, et nous nous fîmes nos adieux.

            - Merci pour votre musique mes frères, elle nous a vraiment régénérés. J’espère que nos routes se croiseront à nouveau mes amis.

- Pour ça, il faudra sortir de ce trou, dit Daniel en lui tendant la main.

- Nous verrons, nous verrons…adieu mes amis, Alougaoum à vous ; allez en paix.

Nous montâmes dans la voiture et Simon nous salua. Le soleil était déjà haut et la chaleur de ce matin d’été était douce et agréable. Nous étions lessivés. Sam, Daniel et Daisy s’endormirent comme des masses et je me dis que rien ne tomberait mieux qu’une petite cafétéria où nous pourrions nous arrêter pour prendre un café et nous allonger dans l’herbe du parking pour profiter de cette matinée. Nous ne savions pas où nous jouerions demain soir, mais cela importait peu ; des gig comme celui-ci, j’étais prêt à en jouer plusieurs et tous les jours s’il le fallait.

            - Putain de gig, dit Earl en me regardant dans le rétro avec un grand sourire…

Nouvelle écrite pour le premier concours de nouvelle rock et publier dans le recueil de nouvelle "Des nouvelles du rock" chez Camion Blanc.

Signaler ce texte