Un marché avec un enfant
castiel
J'ai passé un marché un jour avec moi même. C'était il y a bien longtemps. Je m'étais promis de ne pas être comme le commun des mortels. De devenir un sportif célèbre. De sauver le monde. Je me suis promis de garder toujours le sourire. De ne jamais grandir. De ne pas vieillir. Je me suis promis de ne pas devenir grand! Que m'a vie ne serait pas une succession de jours identiques. D'avoir de super pouvoirs. De ne jamais aimer les légumes. De faire le tour du monde. De rêver éveillé. De vivre. De ne pas m'éloigner de moi et des autres pour me rapprocher des contraintes de la vie.
Mais voilà. Je me suis mentis. Je n'ai pas tenu ma parole et celà a blessé l'enfant qui se tient en moi. Il souffre.
Il sait que ces promesses n'ont pas été tenues. Il sait que je me suis enfermé dans une prison invisible qu'il ne comprend pas.
Aujourd'hui cette enfant blessé m'a parlé. Il m'a dit qu'il avait du mal à comprendre le monde mais qu'il n'était pas stupide. Qu'il sait qu'il faut de l'argent pour vivre. Qu'il faut travailler pour avoir de l'argent. Que travailler ça fatigue. Il croit qu'il comprend.
Il sait aussi qu'on ne peut pas toujours faire tout et n'importe quoi. Il comprend que dans le monde des grands, les règles sociales sont importantes. On lui a appris à être poli.
Il se souvient. On lui disait d'être sage. On lui disait ce qu'il ne devait pas faire. Ce qu'il devait faire et comment. A l'école, en famille. Dehors.
Il fallait être sérieux, ne pas abimer ses vêtements. Etre bon à l'école car les études c'est important. Il se souvient qu'il devait ramener de bonnes notes.
Il se rappel, toutes ces phrases tournant en boucle dans son inconscient. Il se revoit entrain de s'éteindre. A penser au regard des autres. A se dire: "non ça ne se fait pas" . A penser "ce n'est pas fait pour moi". Il se souvient de lui grandissant.
Et maintenant il se demande si toutes ces phrases, toutes ses voix ne devraient pas s'éteindre. Il a compris qu'il est important d'apprendre à vivre en société. Mais il sait qu'il est important de vivre, pour vivre et s'amuser.
Il a de nouveau envie de jouer.
Alors il m'a pincé. De ses petits doigts. Il m'a dit qu'il fallait me réveiller. Que la vie ne m'attendait pas. Que plus tard je serais vieux et que je ne saurais plus monter au arbres. Que je ne saurais plus sauver le monde. Que je ne pourrais plus être un héros.
Il m'a dit qu'il ne faut pas avoir peur. Qu'il faut faire ce qu'on aime. Qu'il faut être content.
Aujourd'hui j'ai su écouter ce petit enfant.
Merci pour cette piqûre de rappel.
· Il y a environ 10 ans ·Lisa Azorin