Un mois

Un mois de janvier comme un printemps juvénile, le premier mois de l'année brille tel un jour de communion ensoleillé. Marcher en procession vers l'autel du bon Dieu, bougies tendues vers la lumière céleste, y a des jours où tout vient à l'heure comme pour un rendez-vous, une union sacrée. Prendre contact avec l'amie lointaine, la cousine ensorcelée, anciens vestiges d'un Noël magique avec le téléphone qui sonne après minuit. Au pied du sapin, y a encore des cadeaux emballés, le soleil à travers la fenêtre envoie ses rayons qui dansent avec des grains de poussière, c'est une valse qui fourmille, pétille, babille, bambille.

Une après-midi de janvier, se souvenir du film de la veille, une histoire d'amour doublée d'une enquête de police, j'ai les yeux qui se ferment doucement comme pour le réveillon de la saint Sylvestre. Mercredi passe telle une émission pour enfants. Les vacances sont passées, qu'y a-t-il au programme? Question éternelle... Tant qu'il y aura des hommes... Arriver à temps pour le grand film de l'année, réaliser qu'on n'est pas des numéros, des idiots endormis au fond de nos lits. Ailes dorées, juste assez légères pour s'envoler, emmenez-moi par- delà les nuages, par-delà vos regards.

Se réveiller fraîche et dispose, comme au matin d'un examen, la nuit a été longue, paisible. Recueillir dans son bol, les premiers mots de la journée, "Je t'aime, I love you". Dire oui des lèvres, de la tête... Des lèvres, de la tête. S'imaginer là-bas, ailleurs, raccourcir mes phrases, je ne suis pas Proust. Proust.