. Un Pas D'Avance .

Alice C.

Je prends ton pas, je n'te suis pas, laisse moi un pas d'avance sur toi, fais d'un petit pas un appât pour mes futurs pas fait vers toi.

Ils marchent au même pas ces gens-là. Ils se tiennent par le bras ces gens-là. La joue collée contre celle de l'autre. La voix qui chuchote des mots interdits, des mots déjà dit, des mots qui ne regardent qu'eux. Leur parapluie les abrite de la pluie et des bruits qui les entourent mais non des regards indiscrets. Des regards jaloux, envieux, colériques mais parfois attendris de la part des personnes âgées, celles qui connaissent ce sentiment de protection, d'envol. Ces gens-là ne se soucient pas du chemin que prennent leurs pas, ils avancent sous la pluie, ils la transcendent de leur parapluie de fer, de leur amour qui les protège. Marcher sous la pluie, fermer les yeux sur le Pont-Neuf, plonger ses yeux dans la Seine qui profite de son lit qui coule constamment. Leur lit, ils vont le retrouver et se coller l'un à l'autre comme si les draps qui les enveloppent prenaient le rôle du parapluie posé proprement à l'entrée ou alors jeté à l'entrée comme dans un élan de précipitation pour se retrouver à nouveau dans une bulle bien à eux.

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