Un tour en Italie -5-

aile68

Diego ne sut que répondre à Corrado. Il se sentait pris au piège, déshonoré. Comment réagir? Tuer cet homme qui s'immisçait dans sa vie, l'empêchait de fuir avec la femme qu'il aimait ou bien s'avouer vaincu, ça jamais! Valeria de son côté ne savait que faire, elle sentait qu'il fallait qu'elle se montre, le silence qui s'était installé durait trop longtemps. 

"C'est assez Diego! Je vais retourner chez moi, cet homme me ramènera. Je refuse d'aller plus loin, je ne veux pas que cette histoire se termine mal, je tiens bien trop à toi mais si la situation empirait je m'en voudrais toute ma vie.

- Voilà qui est bien parlé! Laisse-là descendre et nous en resterons là.

- Jamais de la vie! Plutôt mourir! s'écria Diego en un horrible cri de dépit.

Il porta la main à sa ceinture et en tira un pistolet qui brilla au soleil. Il ne savait qui tenir en joue, Corrado en premier ou la pauvre Valeria.

- Pars! En vitesse! On ne dira pas que Diego Castelli a été déshonoré et par un homme et par une femme.

- Allons, du calme! Si je te laisse partir, c'est mon honneur qui est en jeu car j'aurais failli à ma mission et celui de la femme qui t'aime. Où crois-tu aller comme cela? Où l'emmènes-tu d'ailleurs?

- Silence! Silence... Je ne veux plus entendre un mot de ta bouche, face de rat. Et la femme que j'aime ne sera jamais déshonorée car elle sera auprès de son mari."

Valeria était de plus en plus troublée par la tournure que prenait la situation, et commença à réfléchir. Est-ce que tout cela vaut le coup qu'il y ait des morts? Elle ne voulait pas être mêlée à un homicide. Comment se tirer de ce faux pas? Sur ce on entendit des chevaux qui s'approchaient. Diego fut pris de panique il hurla à Corrado de le laisser partir, et il remit son pistolet à sa ceinture pour s'enfuir. L'autre homme en profita pour lui sauter dessus, s'en suivit une lutte corps à corps. Les autres hommes approchaient, elle sauta du chariot elle sut à ce moment que son avenir était terriblement compromis, qu'elle allait finir sa vie  au couvent de Molinari. Elle voulut séparer les jeunes hommes qui se battaient, quelqu'un l'attrapa par la taille et la posa comme un sac de pommes de terre sur un cheval, elle ne put voir que Corrado avait l'avantage sur un Diego désespéré et colérique. Elle se remit d'aplomb dans un regain de dignité, elle savait que pour elle, c'était fini. Tout rentra dans l'ordre dans un brouhaha de hennissements, de cris étouffés et d'exclamations autoritaires. On maîtrisa le pauvre amoureux, tout honteux, il ne put que tenir la tête baissée, il ne voulait surtout pas apercevoir le visage de son aimée qui le regardait avec horreur. Elle éprouvait de l'horreur non pour Diego mais pour la tournure qu'avait pris les événements, elle était elle-même perdue et se couvrit le visage de ses pauvre mains tremblantes. Parmi les hommes il y avait bien sûr son père, ses frères et le garçon d'écurie. Le chef de famille avec toute l'autorité que lui conférait sa position prit aussitôt la parole.

Signaler ce texte